Dossier sur les filières laitières biologiques françaises : la 3ème vague de conversion, un changement d’échelle

La filière lait de vache biologique a profondément muté ces dernières années : partant de 1% de la collecte laitière nationale en 2008, elle a dépassé la barre des 4% en 2019. Cette mutation s’est opérée au travers de deux vagues de conversions massives : une première à la fin de la décennie 2000/début 2010, et une seconde à partir de 2015, qui semble être arrivée à maturité en 2018/2019.

Lors de cette seconde vague, et malgré une année 2016 où elle avait marqué le pas (-1% / 2015) notamment en raison d’une année climatique peu favorable, la production de lait de vache biologique s’est littéralement envolée. La collecte a enregistré une hausse colossale de près de 280 millions de litres (+49%) entre 2015 et 2018 pour atteindre près de 850 millions de litres, selon l’Enquête Annuelle Laitière. Le nombre de livreurs certifiés, qui n’avait augmenté que de 140 exploitations entre 2012 et 2015 (+7%), a, quant à lui, enregistré plus de 1.100 entrées supplémentaires sur la période 2015-2018 (+52%). Une vague de conversion d’importance supérieure encore à celle connue au début de la décennie puisqu’entre 2009 et 2012, la hausse n’avait été « que » de 800 fermes.

Malgré un marché dynamique et qui semble disposer d’importantes marges de manœuvre avec des segments de produits qui restent encore à explorer, cette arrivée massive de nouveaux producteurs et de litrages supplémentaires soulève son lot de questions pour la filière biologique. Le risque d’une crise de croissance existe et les opérateurs en sont conscients. Si le défi de la préservation de la valeur semble avoir été relevé avec brio au cours de la période, la vigilance reste de mise.

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