Marchés mondiaux des produits laitiers : le grand écart
Marchés mondiaux des produits laitiers – État des lieux au 1er trimestre 2017
En 2016 comme en 2015, l’Union européenne a été au cœur de l’équilibre des marchés. Après le tsunami laitier déclenché en 2015 par la suppression des quotas qui avait provoqué l’effondrement des marchés laitiers, la chute consécutive du prix du lait payé aux producteurs a provoqué, avec retard, un fort reflux de la production laitière européenne. En somme, la collecte des principaux bassins exportateurs n’a que marginalement progressé en 2016, moins vite que la demande mondiale, notamment au 2nd semestre.
De nombreux pays déficitaires ont en effet accru leurs importations (Russie, Chine, Asie du Sud-est et pourtour méditerranéen). Cependant, si les échanges internationaux de beurre, de fromages, de poudre de lactosérum et de laits infantiles ont retrouvé de la vigueur, en revanche, ceux de poudres grasses ont marqué le pas et ceux de poudre de lait écrémé ont fléchi, malgré l’offre abondante.
D’un côté, la forte demande internationale en matière grasse laitière a rapidement résorbé les stocks de beurre et fromages accumulés en 2014 et 2015, puis enflammé les cours sur un marché en quasi pénurie au 1er semestre 2017. De l’autre, la demande toujours timide en protéines laitières a pesé sur les cours, d’autant qu’elle n’a pas permis de résorber le surstock de poudre maigre (essentiellement placé à l’intervention dans l’UE). Cette évolution duale des marchés handicape toujours le redressement du prix du lait.