Marchés des produits laitiers : des fondamentaux positifs sous la menace du coronavirus

Les cours de la poudre maigre ont poursuivi leur hausse en janvier, mais à un rythme ralenti. La cotation française ne progresse que de 1% en 5 semaines pour afficher 2 670 €/t début février (+36% /2019). La hausse des cours a également été modérée aux Etats-Unis (+2% d’un mois sur l’autre) et en Océanie.

La progression de la production laitière dans les bassins exportateurs ne semble cependant pas suffisante pour satisfaire la demande sur le marché mondial et l’offre sera également limitée dans les mois à venir par des stocks réduits aussi bien dans l’UE 27 qu’aux Etats-Unis.

Les cours du beurre des principaux exportateurs sont demeurés quasi stables en janvier et ont convergé vers les 3 600 €/t. La production de beurre demeure dynamique à travers le monde.

En Europe, elle progresse de près de 3% sur les 11 premiers mois, tirée par la demande internationale, la consommation intérieure demeurant stable. Aux Etats-Unis, la production enregistre une hausse de 5% /2018 au dernier trimestre 2019 et les stocks atteignent des niveaux historiques.

Les cours des fromages demeurent fermes. Le prix du gouda allemand a bondi de 4% d’un mois sur l’autre en janvier 2020, pour afficher un cours plus atteint depuis l’automne 2017. Après un recul entamé en septembre, le cheddar américain a légèrement rebondi en janvier et affiche toujours un niveau très élevé (4 366 €/t, +34% /2019). Le cheddar océanien reste donc beaucoup plus compétitif que son homologue américain et son cours poursuit sa hausse.

Mais l’épidémie qui touche la Chine depuis la fin de l’année 2019 pourrait, outre le bilan humain, avoir des répercussions sur le secteur laitier et déstabiliser les marchés. Si la situation est loin d’être uniforme, un certain nombre d’éleveurs subissent les conséquences des blocages routiers mis en place dans l’objectif d’enrayer la propagation du virus, à travers les difficultés ou l’arrêt de l’approvisionnement en alimentation animale et de la collecte du lait.

Déjà affectée par la prolongation des vacances chinoises (écoles et cantines fermées), la consommation de produits laitiers subit maintenant les mesures de confinement dans certaines zones, les sorties limitées des habitants dans le reste du pays et le nombre réduit de touristes et de voyages d’affaires.

Ce recul de la demande en Chine pourrait, s’il se prolonge, affecter les importations de produits laitiers, notamment ceux utilisés dans la restauration hors-domicile.

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