La semence comme source de Mycoplasma bovis en élevage laitier ?
L’objectif de cette étude menée en Finlande était de décrire, dans un pays en situation de très faible prévalence de M. bovis, deux investigations épidémiologiques menées dans 2 troupeaux initialement naïfs vis-à-vis de ce pathogène, et confrontés à des épisodes de mammites avec mise en évidence de M. bovis.
En Finlande, depuis de nombreuses années, des cas d’infection à M. bovis sont identifiés via la recherche systématique de cet agent lors de troubles respiratoires chez les veaux, d’avortements et de mammites chez les vaches.
Une investigation épidémiologique a été menée dans 20 troupeaux où de nouveaux cas ont été détectés, avec recherche des sources classiques d’introduction.
Comme celles-ci n’ont pas été identifiées dans 2 troupeaux, les chercheurs ont alors décidé de faire des investigations plus poussées.
Ils ont alors analysé les semences de taureaux utilisés sur les animaux des 2 élevages concernés et notamment les semences des taureaux utilisés sur les animaux ayant déclenché l’identification du cas (mammites cliniques).
Le séquençage des souches de M. bovis des cas de mammite et le cas échéant celui des souches trouvées dans la semence ont été réalisés pour essayer de comprendre la voie de contamination des animaux atteints de mammites à M. bovis. Les cas de mammites à l’origine de l’identification ont concerné des vaches inséminées 4 semaines auparavant, avec la semence d’un même taureau.
La semence de ce taureau s’est révélée positive en M. bovis (même souche que celle identifiée dans le lait). Les semences des autres taureaux se sont révélées négatives. Des identifications de cette même souche de M. bovis sur les veaux ont également eu lieu 4 à 5 semaines après les premiers cas de mammites.
A l’issue de l’investigation, seule la semence apparait donc comme une source possible/probable de ces infections à M. bovis.
En conclusion
Cette étude est à notre connaissance la première rapportant une introduction de M. bovis au sein d’un troupeau naïf via la semence. Les antibiotiques utilisés dans les milieux de conservation du sperme mériteraient d’être revus ou réévalués à la lumière de ces résultats. Bien que rare, cette voie de contamination ne doit pas être négligée, et ce d’autant plus que l’on soit dans une situation de faible prévalence de M. bovis.
Résumé Article “Semen as a source of Mycoplasma mastitis in dairy herds” Haapala V., Pohjanvirta T., Vähänikkilä, Halkilahti, Simonen H., Pelkonen S., Soveri T., Simojoki H., Autio T. Veterinary Microbiology, 2018, (216) : 60-66.
GP FR/ORUM/0718/0048