Brèves techniques

Brèves de traite – juin 2024

DIAGNOSTIC : troubles péripartum et marqueurs métaboliques

La concentration de cortisol pilaire (CCP) n’est pas associée à la survenue de maladies métaboliques ou infectieuses chez la vache laitière, mais pourrait être un marqueur du stress métabolique et du stress thermique, sachant que la perte d’état corporel et l’index température-humidité (THI) sont positivement corrélés avec la CCP. Par ailleurs, les vaches atteintes de maladies autour du vêlage présentent une concentration sanguine en « insulin-like growth factor-1 » (IGF-1) plus faible ; cependant ni l’IGF-1 ni les autres marqueurs métaboliques ne sont corrélés à la CCP. L’objectif de cette étude scientifique suisse était d’explorer la dynamique de la CCP chez les vaches malades et saines de huit semaines ante-partum à huit semaines post-partum. Vingt-quatre vaches gestantes ont été suivies du tarissement jusque 8 semaines après le vêlage. Les poils de la queue ont été collectés afin de mesurer le taux de cortisol à cinq moments différents de la période d’étude. Des prélèvements sanguins permettaient d’analyser divers marqueurs métaboliques (IGF-1, β-hydroxybutyrate, acides gras non estérifiés). En plus des effets précédemment évoqués, a été noté un effet « race » au niveau de la CCP, avec des teneurs significativement supérieures pour la race « Brown Swiss » par rapport à la race Holstein. (Tekin et al, Research in Veterinary Science 2023, 158 : 134-140 ; https://doi.org/10.1016/j.rvsc.2023.03.016).

SANTE : mortalité des vaches laitières et nécropsie

La plupart des avantages d’une seule traite quotidienne sur la reproduction de la vache laitière concernent le début de lactation, très probablement via des modifications de la production laitière, de l’état corporel et de la réduction de la balance énergétique négative avant la mise à la reproduction. C’est une des conclusions de cette étude menée en Nouvelle-Zélande sur 2.562 troupeaux en 2017. L’analyse s’est effectuée en séparant plusieurs groupes : une seule traite sur la lactation entière, deux traites sur la lactation entière, une seule traite puis 2 traites à partir de l’insémination, 2 traites puis une seule à partir du pic de lactation, 2 traites puis une seule en fin de lactation. De manière générale, la fertilité était meilleure pour les vaches traites une seule fois pendant la lactation par rapport aux vaches traites 2 fois, avec notamment des intervalles plus courts (IV-IA1, IV-IAf, IA1-IAf). La fertilité a également différé selon la parité, les vaches de parité 3 et 4 étant significativement plus fertiles que les primipares, les plus mauvais résultats étant enregistrés chez les vaches les plus âgées (parité ≥ 5).  (Brasier et al, Journal of Dairy Science, 2023, 106 (10): 7191-7202 ; https://doi.org/10.3168/jds.2022-23176)

TARISSEMENT : administrer un obturateur de trayon avec un antibiotique au tarissement ?

Cette étude montre que les variations de certains marqueurs métaboliques sanguins sont fortement associées aux caractéristiques de la production laitière, au pourcentage de lactose et d’urée dans lait, et qu’elles sont corrélées avec les critères de qualité technologique du lait. C’est une conclusion générale de cette étude observationnelle conduite par des équipes de scientifiques italiens sur la base d’un screening de 1.369 vaches laitières hautes productrices de race Holstein. Les auteurs ont analysé une série de 21 biomarqueurs du sang en les reliant à des paramètres de production laitière, de composition du lait et de qualité technologique du lait. Plus spécifiquement, des teneurs sanguines croissantes en métabolites proinflammatoires et constitutifs du stress oxydatif (céruloplasmine, haptoglobine, myéloperoxydase, …) ainsi que la réduction de quelques protéines de phase aiguë (albumine, paraoxonase) étaient associées à une diminution de la production laitière et du contenu énergétique quotidien du lait, une réduction du pourcentage de lactose et de la teneur d’urée dans la lait.  (Giannuzzi et al, Journal of Dairy Science, 2023 ; 106 : 23546 ; https://doi.org/10.3168/jds.2023-23546).

MAMMITES : diversité des souches et transmission des pathogènes mammaires

Les cytokines pro-inflammatoires et les protéines de phase aiguë (APP) mesurées pendant la période néonatale peuvent être considérées comme de potentiels indicateurs de la santé et de la production des futures vaches laitières. La réponse inflammatoire en première semaine de vie serait plus corrélée à la réussite de la reproduction ultérieure, alors que la réponse inflammatoire sur les deuxième et troisième semaines de vie aurait plus d’influence sur les performances ultérieures de la vache laitière (croissance pondérale, âge au premier vêlage). Une équipe de scientifiques estoniens a suivi 117 veaux laitiers femelles d’un même élevage durant les 3 premières semaines de vie, en prélevant du sang chaque semaine pour doser des APP (haptoglobine, protéine sérum amyloïde A) et des cytokines pro-inflammatoires (IL-6, TNF-α). Les animaux ont été suivis jusqu’à leur première lactation afin de collecter des données de reproduction et performances. Parmi les nombreux résultats, les auteurs ont mis en évidence une corrélation négative entre la concentration en haptoglobine en deuxième semaine de vie et le gain moyen quotidien à 1 an d’âge. Les concentrations de cytokines pro-inflammatoires en première semaine de vie étaient associées à des risques plus élevés de problèmes reproducteurs en première lactation.  (Loch et al, Journal of Dairy Science, 2021, 106 (9) : 6353-6364 ; https://doi.org/10.3168/jds.2022-22669).

ECONOMIE : longévité des vaches et performance économique du troupeau laitier

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