Brèves techniques

Brèves de traite – octobre 2024

MAMMITES : prévalence et facteurs de risques des mammites à Klebsiella spp.

MAMMITES : prévalence et facteurs de risques des mammites à Klebsiella spp.

Cette méta-analyse a révélé que les prévalences des échantillons de lait positifs à Klebsiella spp. d’une part et à des souches multirésistantes de cette même bactérie d’autre part sont fortement corrélées avec le niveau de développement économique et la densité de population du pays ou de la région. Ce sont les principales conclusions d’une méta-analyse réalisée par des universitaires chinois à partir de plusieurs bases de données entre 2007 et 2021, soit au total 79.852 échantillons de lait soumis à une bactériologie dans 55 publications. La prévalence moyenne mondiale de Klebsiella spp. dans le lait s’est élevée à 7,95 %, avec une prévalence croissante au fil des années. Les facteurs de risques significatifs liés à une forte prévalence de cette bactérie mammaire pathogène ont été le niveau de développement économique des pays ou régions (pays en voie de développement : 11,76 % versus pays développés : 3,31 %), le type de mammite (clinique : 11,99 % versus subclinique : 6,44 %) et la densité de population (> 500 habitants par km2 : 10,28 % versus < 50 par km2 : 4,13 %. En ce qui concerne la prévalence de souches multirésistantes de Klebsiella spp. dans le lait, on retrouvait les mêmes facteurs de risques significatifs mis à part le type de mammite. (Song et al, Frontiers in Veterinary Science, 2023, 10 : 1143257 ; https://doi.org/10.3389/fvets.2023.1143257).

reproduction

REPRODUCTION : activité physique au moment de l’IA et fertilité des vaches laitières

brebis laitière

Le risque d’incidence (« incidence risk ») des mammites subcliniques a été, lors de cette étude réalisée en Grèce, supérieur à 50 % tout au long de la période de traite des brebis laitières, les staphylocoques étant les agents pathogènes les plus fréquents dans ce type d’infections intramammaires. Il a été montré une corrélation positive significative entre la fréquence des mammites subcliniques dans les troupeaux laitiers et la qualité du lait de tank produit dans les fermes ovines laitières. Une étude longitudinale conduite par des scientifiques de l’Université de Thessalonique (Grèce) a été réalisée dans 12 troupeaux de brebis laitières en Grèce. Des échantillons individuels de lait de 240 brebis et de lait de tank ont été collectés lors de quatre visites répétées sur une période de six mois pour des examens bactériologiques, chimiques et cytologiques. Le risque d’incidence était défini comme le rapport suivant : nombre de nouveaux cas de mammite subclinique sur la période étudiée / nombre de cas sains au début de la période étudiée ; ce critère s’est élevé à 51,7 % en moyenne (de 25 à 75% selon les élevages), avec des staphylocoques responsables de ces infections dans 48,8 % des cas (essentiellement S. aureus et S. simulans). Le risque de récurrence de ces mammites subcliniques a été de 35,4 % dans les élevages. Les concentrations en cellules somatiques (CCS) du lait de tank étaient significativement corrélées à la prévalence des mammites subcliniques. Les facteurs significatifs associés à une augmentation de l’incidence des mammites subcliniques ont été un retard dans le démarrage de la traite des brebis, l’absence de vaccination contre les staphylocoques (mammites) et le manque de personnel dans les élevages. (Michael et al, Animals, 2023, 13 : 3295 ; https://doi.org/10.3390/ani13203295).

IMMUNITE : nutrition du veau avant sevrage, conséquences métaboliques et immunitaires

L’empreinte carbone de la production de lait cru issue des élevages laitiers néerlandais a été réduite de 35% entre 1990 et 2019. C’est le titre et le résultat de cette publication éditée par des spécialistes universitaires dans le domaine de l’environnement aux Pays-Bas. Cela correspond à une évolution de 1522 g CO2-eq./kg lait corrigé par les taux de matières protéiques et grasses du lait en 1990 vers une quantité de 992 g CO2-eq./kg lait corrigé en 2019. Le méthane entérique était le poste le plus contributeur à cette empreinte carbone du lait cru (mais en baisse de 15 % en 30 ans), suivi de la production de fourrage grossier à la ferme (également en diminution, de 52 % entre 1990 et 2019), des ressources achetées à l’extérieur (baisse de 54 % sur la même période), du stockage du fumier (hausse de 26 % en 30 ans) et enfin des dépenses en énergie (diminution de 47 % sur cette période). Cependant, la réduction globale de l’empreinte carbone est légèrement moins importante (32 %) si l’on prend en compte la transformation de terres au sein de l’écosystème vers la production agricole. L’émission totale du secteur laitier néerlandais en gaz à effet de serre (en multipliant le critère précédant par kg de lait corrigé par la production laitière totale corrigée aux Pays-Bas) a diminué de 15 % entre 1990 et 2019.

(Hospers et al, Journal of Cleaner Production, 2022, 380 (1) : 134863 ; https://doi.org/10.1016/j.jclepro.2022.134863).

DIAGNOSTIC : critères de prédiction des mammites de fin de lactation

La mise-bas de veaux mort-nés par des vaches laitières primipares a un impact négatif et à long terme sur le comportement, les concentrations de cortisol dans les poils et le sérum, ainsi que sur la production laitière. Ce sont les principaux résultats d’une étude menée par des scientifiques mexicains qui ont comparé le comportement, les concentrations de cortisol au niveau des poils et du sérum (le cortisol est considéré comme un marqueur de stress), la production laitière et la qualité du lait entre des vaches primipares Holstein avec des veaux mort-nés (VM ; n=15) et avec des veaux viables (VV ; n=29). Les vaches VV passaient significativement plus de temps couché, à ruminer et boire en comparaison des vaches VM … mais subissaient plus d’agressions de la part de leurs congénères. Les concentrations de cortisol pilaire et sérique étaient plus élevées chez les vaches VM à 60 jours de lactation. Les auteurs ont observé une tendance à une production laitière supérieure pour les vaches VV à 3 et 9 mois de lactation, avec une différence sur le taux de matières grasses à 3 mois et le pourcentage de lactose à 9 mois toujours à l’avantage des vaches VV. Par contre, il n’a pas été observé de différence significative entre vaches VM et VV sur l’état corporel, les performances de reproduction et les concentrations en cellules somatiques du lait. (González-de-la-Vara et al, Journal of Veterinary Behaviour, 2023, 66 : 20-28  ; https://doi.org/10.1016/j.jveb.2023.06.008).

ANTIBIORESISTANCE : antibiorésistance des colibacilles entéropathogènes zoonotiques dans l’élevage laitier et son environnement

Les résultats de cette étude indiquent que l’efficacité d’une antibiothérapie au tarissement sur la guérison bactériologique dépend de l’agent pathogène à l’origine de l’infection intramammaire. Les quartiers infectés par des bactéries Gram +, à l’exception des Staphylocoques (S. aureus et « non-aureus »), étaient plus susceptibles de bénéficier d’une antibiothérapie au tarissement par rapport aux quartiers infectés par des bactéries Gram -. Une différence globale de 9 % a été observée dans les taux de guérison bactériologique entre les quartiers traités (QT) et non traités (QNT) au tarissement, tous agents pathogènes confondus (84,50 % versus 75,06 %). L’élevage, la vache et la saison du tarissement ont également une influence significative sur la guérison bactériologique des mammites. Ce sont les principales conclusions d’une étude rétrospective menée par l’Université d’Hanovre sur2.947 quartiers infectés au tarissement, pour lesquels les auteurs ont recueilli des informations sur les agents pathogènes, l’application de traitements au tarissement, le niveau de cellules somatiques du lait (CCS), la production laitière, l’état corporel et la saison. La seule différence observée entre QT et QNT dans les résultats descriptifs des vaches au tarissement a concerné les valeurs moyennes de CCS (respectivement 625.000 versus 502.000 cellules/mL).  La plus forte différence en termes de guérison bactériologique entre quartiers traités et non traités a été observée pour les streptocoques (94,12 % versus 74,12 %)., ceci en considérant les données brutes. Si l’on prend en compte d’autres facteurs (élevage, vache, saison), le différentiel de guérison bactériologique au bénéfice des quartiers traités est estimé à 22,6 % pour les streptocoques et 13,8 % pour les autres bactéries Gram + (sauf les staphylocoques). Enfin, le taux de guérison était plus faible chez les vaches taries au printemps (mars-mai) par rapport à celles taries en automne (septembre-novembre).  (Müller et al, Antibiotics, 2023, 12, 429 ; https://doi.org/10.3390/antibiotics12030429).

GP-FR-NON-241000014

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