Alimentation et fertilité chez la vache laitière

La diminution de fertilité observée ces dernières années chez la vache laitière, dans un contexte d’intensification de l’élevage et d’accroissement de la production laitière, est probablement associée à des modifications de l’alimentation, du logement, de la conduite d’élevage et des interactions entre ces facteurs environnementaux et la génétique. L’influence de la nutrition sur la fertilité des vaches laitières est complexe et multifactorielle : elle a fait l’objet de nombreuses études certes, mais souvent avec des résultats variables et non significatifs.

L’objectif de cette étude menée par une équipe australienne est de réaliser une méta-analyse de publications (dans des revues scientifiques, « Proceedings » de congrès, thèses …), sélectionnées à partir de 3 bases de données jusque 2015, explorant les effets de programmes, régimes et autres interventions dans le domaine de la nutrition en début de lactation sur la proportion de vaches laitières gestantes après IA ainsi que sur l’intervalle entre vêlage et gestation (soit l’intervalle vêlage-IA fécondante).

Résultats de la méta-analyses

Les enseignements de cette méta-analyse sont les suivants :

  • Finalement 39 études publiées, pour 118 « traitements » nutritionnels différents, ont été incluses dans l’interprétation finale.
  • Au total 4 modèles statistiques multivariables ont été élaborés, examinant respectivement :
    • Les composantes intrinsèques du lait,
    • L’équilibre ou la disponibilité duodénale des nutriments,
    • L’ingéré en nutriments,
    • Le pourcentage de nutriments dans la ration alimentaire.
  • La fertilité (proportion de vaches gestantes après IA) est corrélée :
    • positivement avec les critères suivants : ingéré en acides gras, ingéré en amidon, balance énergétique positive, disponibilité de l’acide myristique (C14:0) au niveau duodénal.
    • négativement avec les paramètres ci-après : ingéré en glucides rapidement fermentescibles, pourcentage de glucides dans la ration, niveau de protéines dans le lait (TP).
  • L’intervalle vêlage-IA fécondante est :
    • Plus court avec l’accroissement de la balance énergétique (réduction du déficit énergétique en début de lactation).
    • Plus long avec l’augmentation de la production laitière, l’accroissement de l’ingéré de certains acides aminés (lysine et thréonine).

Conclusion de l’étude

En conclusion, cette méta-analyse souligne l’importance des matières grasses alimentaires et des balances énergétique et protéique en début de lactation dans l’amélioration de la fertilité des vaches laitières. L’amidon et les glucides fermentescibles semblent avoir des effets différents, voire opposés sur la proportion de vaches gestantes après IA. Il est nécessaire de mener des travaux complémentaires explorant les rôles de certains acides gras, des acides aminés et des glucides dans la reproduction de la vache laitière.

Résumé Publication “Effects of nutrition on the fertility of lactating dairy cattle.”
Rodney R.M., Celi P., Scott W., Breinhild K., Santos J.E.P., Lean I.J.
Journal of Dairy Science. 2018. 101 : 5115-5133.

FR-NON-190700032