Statut métabolique et production laitière chez des vaches atteintes de métrites

Le stress oxydatif dans la période péripartum est l’un des facteurs contribuant à l’augmentation de la sensibilité des vaches laitières à des troubles et maladies comme les mammites, métrites, œdèmes mammaires, rétentions placentaires. Les besoins métaboliques associés à la fin de gestation, au vêlage et au début de lactation contribuent à une production accrue de dérivés réactifs de l’oxygène qui sont connus pour provoquer une peroxydation lipidique à l’origine du stress oxydatif et des lésions tissulaires.

L’objectif principal de l’étude réalisée par une équipe tchèque était de déterminer la relation entre le stress oxydatif (et le statut oxydant/antioxydant) et l’apparition de métrite post-partum chez les vaches laitières. L’essai a concerné 21 vaches atteintes de métrite et 8 vaches saines d’un élevage laitier de Moravie (production laitière moyenne de 10.249 litres).

Des paramètres caractérisant le stress oxydatif (malondialdéhyde = MDA) et le statut antioxydant (glutathion peroxydase = GPx ; sélénium = Se ; vitamines A et E ; bétacarotène) ainsi que des paramètres métaboliques (bêta-hydroxybutyrate =BHB ; acides gras non estérifiés = AGNE ; calcium = Ca ; aspartate aminotransférase = AST ; bilirubine) ont été mesurés et comparés entre vaches à infection utérine et vaches saines.

La métrite était définie par un écoulement d’odeur nauséabonde, de couleur (gris « laiteux » / brun / sanguinolent) et de consistance variable (muco-purulent / purulent / aqueux) et par la présence d’une température élevée (> 38,5 °C) chez les vaches dans les 21 jours post-partum.

La production laitière a été enregistrée ainsi que la composition du lait, incluant les matières grasses, protéines, lactose, urée et cellules somatiques (CCS) chez les vaches des deux groupes, ceci sur le premier mois de lactation.

Les résultats ont été les suivants :

  • Des concentrations significativement plus élevées ont été mesurées chez les vaches à métrite en comparaison des vaches saines pour les paramètres suivants : MDA, BHB, AGNE, AST, bilirubine.
  • De plus faibles teneurs ont été mises en évidence chez les vaches infectées pour les vitamines A et E.
  • Par contre, aucune différence significative entre les 2 groupes n’a été observée pour les critères suivants : GPx, Se, bétacarotène, Ca et statut antioxydant global.
  • La production laitière a été significativement diminuée chez les vaches à métrite (33,4 versus 50,5 kg/jour) alors que le taux de matières grasses du lait a été augmenté. Sur les autres critères du lait, aucune différence significative n’a été relevée entre les 2 groupes, si ce n’est une tendance à un CCS plus élevé chez les vaches malades (97.000 versus 71.000 cellules/ml).

Chez les vaches atteintes de métrite en période post-partum, une hausse des teneurs sanguines en marqueurs du stress oxydatif et inversement une baisse des concentrations sériques en molécules antioxydantes ont été mises en évidence par rapport à des vaches saines. Le profil métabolique, dont notamment les critères en relation avec le statut énergétique et l’intégrité hépatique, a été également significativement modifié chez les vaches infectées. Enfin, la survenue d’infections utérines a entrainé une chute de la production laitière dans le premier mois de lactation, ainsi que la modification des teneurs en certains constituants du lait (matières grasses, cellules somatiques).

GP-R-FR-NON-201200015