Quelle est la perception des éleveurs ayant un intérêt connu pour la recherche vis-à-vis de la biosécurité en élevage ?

L’objectif de cette étude menée fin 2011 en Belgique (Flandres) était d’investiguer, auprès d’un public d’éleveurs d’animaux de rente connus pour avoir de l’intérêt pour la recherche, les perceptions et connaissances à propos de la notion de biosécurité en élevage.

Dans ce but, les auteurs de cette étude ont réalisé une enquête par internet à destination d‘éleveurs de bovins, de porcins et de volailles pour investiguer :

  • Leur connaissance de la notion de biosécurité (prise en compte des 2 aspects composant la notion de biosécurité, à savoir, la prévention de l’introduction du pathogène ET de sa dissémination)
  • Leurs motivations et intérêts à mettre en place des mesures de prévention
  • Les freins et limites à leur mise en œuvre.

Afin d’avoir plus de chances d’obtenir des réponses, les auteurs ont ciblé une population d’éleveurs avec un intérêt connu pour la recherche (participation antérieure à des études, liens avec l’université de Gand).

Le nombre de répondants à cette enquête a été de 558, avec la répartition suivante: 279 éleveurs de bovins, 218 éleveurs de porcs, et 61 éleveurs de volailles.

Les informations principales de cette étude sont les suivantes:

  • Un manque flagrant de connaissances de ce public, a priori plus « averti » que la population globale d’éleveurs, de ce que recouvre précisément la notion de biosécurité (seulement 10% des éleveurs ont donné une réponse juste et complète)
  • Une réelle conviction des effets positifs de la biosécurité chez 58% des éleveurs de porcs, 54% des éleveurs de volailles, et 47% des éleveurs de bovins
  • Une infime proportion d’éleveurs pensant que la biosécurité n’a absolument aucune influence sur la maîtrise des maladies (respectivement 0%,0.9% et 2,4% des éleveurs de porcs, bovins, volailles)
  • Un niveau de connaissances des mesures de biosécurité  jugé insuffisant par environ 50% des éleveurs
  • Des éléments de motivation quant à la prévention des maladies, en lien principalement avec la productivité, la durabilité de l’exploitation et le bien-être des animaux
  • Des freins concernant principalement le coût et les contraintes perçues, au regard d’une efficacité jugée parfois insuffisante
  • Comme principal vecteur de motivation à la mise en œuvre de mesures de biosécurité, l’importance de disposer de davantage  d’informations (coûts associés, bénéfices), ces informations étant alors délivrées principalement par le vétérinaire, alors qu’un quelconque caractère obligatoire ne semble pas être un levier très puissant.

En conclusion

Il ressort dans les conditions de cette étude que les éleveurs ayant répondu  à l’enquête ont une perception assez comparable, quelle que soit l’espèce élevée, de la notion de biosécurité (légère tendance des éleveurs bovins à considérer comme plus important la thématique bien-être).

Dans tous les cas, le vétérinaire est vu comme la première source d’information en matière de biosécurité. Les résultats confortent le besoin d’informer et de former les éleveurs à la notion et à l’intérêt de la biosécurité » en mettant en avant les 2 aspects de prévention de l’introduction de l’agent dans et entre élevages ET de sa diffusion intra-élevage.

Pour plus d’informations, voici les résultats détaillés de l’enquête :

Référence : Résumé Article “Pig, cattle and poultry farmers with a known interest in research have comparable perspectives on disease prevention and on-farm biosecurity”. Laanen M., Maes D., Hendricksen C., Gelaude P., De Vliegher S., Rosseel Y., Dewulf J. Preventive Veterinary Medicine, 2014, (115) :1-9.