Brèves de traite – avril 2019

ENVIRONNEMENT : rumination et production de méthane

Le temps de rumination n’est pas un indicateur pertinent de l’évaluation de la production de gaz (méthane) et de l’ingéré en matière sèche chez la vache laitière : c’est la conclusion d’une étude menée dans un élevage danois destiné à la réalisation d’études expérimentales. La base de données concernait 343 vaches Holstein suivies sur 3 ans et équipées de capteurs d’enregistrement fixés sur l’encolure des animaux afin de mesurer l’acte de rumination. L’objectif de départ était de pouvoir intégrer un indicateur fiable de l’émission de gaz dans la sélection génétique au niveau des Bovins laitiers. (Zetouni et al, Journal of Dairy Science, 2018, 101, 12, 11074-11085).

SANTE : état corporel au tarissement, performances et santé

La perte d’état corporel durant la période de tarissement est un facteur prédisposant associé à des troubles de santé et une diminution des performances de production et reproduction chez la vache laitière : cette étude américaine se basant sur des données concernant près de 10.000 vaches laitières a souligné les effets significatifs d’une diminution de la note d’état corporel (jusque 0.75 sur une échelle de 1 à 5) sur santé et performances des animaux. Notamment une plus grande incidence de troubles utérins, d’indigestion, de traitements (antibiotiques et anti-inflammatoires en particulier) ainsi qu’une moindre réussite à l’insémination (IA1 et IA2 postpartum). Inversement un gain corporel (jusque 0.25 de note d’état corporel en plus sur l’échelle de 1 à 5) entrainerait sur la lactation suivante des niveaux augmentés de production laitière, de taux de matières grasses et protéines dans le lait ainsi qu’une réduction des comptages cellulaires (tout cela sur la lactation suivante). (Chebel et al, Journal of Dairy Science, 2017, 101, 5, 1-20).

TRAITEMENT : germes pathogènes mammaires et antibiorésistance     

Il y a une résistance toujours relativement élevée des Staphylocoques à la pénicilline G (respectivement 29 et 25 % pour S. aureus et les SCN). Une stabilité de la résistance aux antibiotiques des germes majeurs impliqués dans les mammites est confirmée au niveau des principaux pays européens : la présente étude publiée par le groupe VetPATH montre que, pour la majorité des molécules antibiotiques, les niveaux de résistance n’ont pas augmenté entre les périodes 2002-2006 et 2009-2012 (données compilées dans 9 pays européens dont la France). (de Jong et al, Veterinary Microbiology, 2018, 213 : 73-81).

NUTRITION : vitamines essentielles et santé en élevage bio

La supplémentation vitaminique de vaches laitières à l’aide de vitamines de synthèse au sein d’élevages bio ne serait pas nécessaire sur le court terme … mais pourrait avoir des conséquences sur la santé à moyen ou long terme : une étude de terrain dans des élevages laitiers suédois, comparant des élevages bio avec ou sans supplémentation vitaminique de synthèse (vitamines A et E, β carotènes), indique, sur la lactation suivante, une satisfaction des besoins vitaminiques sans apport extérieur (de synthèse), sauf aux alentours du vêlage (besoins élevés). Cependant, l’augmentation des troubles de santé en année 2 sur les vaches sans apport vitaminique complémentaire démontrerait les effets défavorables d’une non-supplémentation vitaminique sur le long terme. (Johansson et al, Journal of Dairy Science, 2013, 97 : 1682-1692).


DIAGNOSTIC : pH du lait et mammites

Le pH du lait n’est pas une bonne mesure prédictive de mammites subcliniques ou d’infections mammaires de la vache en lactation. C’est la conclusion d’une étude américaine très récente réalisée sur les quartiers de 208 vaches (115 prélevées au tarissement et 93 prélevées 4 à 7 jours après vêlage). La mesure du pH s’est effectuée par 3 méthodes : bandelettes Multistix, pH mètre, papier pH. (Kandeel et al, Journal of Dairy Science, 2019, 102 : 1417-1427).

REPRODUCTION : métrites et prostaglandines

Le traitement d’une endométrite bovine à l’aide de prostaglandines PGF2α n’améliore pas les performances de reproduction ultérieures. Une équipe allemande a réalisé récemment une méta-analyse compilant 9 essais publiés évaluant l’efficacité du traitement des endométrites bovines à l’aide de prostaglandines PGF2α. Résultat : pas d’amélioration des critères de reproduction, notamment des intervalles vêlage-IA1 et vêlage-IA fécondante. (Haimerl et al, Journal of Dairy Science, 2018, 101 : 10557-10564).

LOCOMOTION : boiteries en élevage bio

Sur 201 élevages bio français, la prévalence de troupeau (médiane) pour les boiteries s’est élevée à 25 % (0 à 51 %). Il y a une proportion importante d’élevages laitiers « bio » qui ont une prévalence relativement élevée de boiteries dans 4 pays européens enquêtés dans cette étude multicentrique. Les facteurs de risque significatifs (Odds ratios), si l’on prend la situation nationale, ont été la race (Holstein), la taille de troupeau (élevée) et la proportion de pâturage (zéro-pâturage). La variabilité entre pays et entre élevages est importante. (Sjöström et al, Livestock Science, 2018, 208 : 44-50).

 ECONOMIE : impact des mammites subcliniques (CCS)

De 1.20 USD par vache et par jour le 1er mois jusqu’à 2.06 USD par vache et par jour le 10ème mois… ce sont les pertes possibles pour une mammite subclinique avec un comptage cellulaire égal ou supérieur à 100.000 cellules/ml. Cette étude américaine compile des données issues de plus de 540.000 vaches laitières. Elle souligne l’impact croissant sur les pertes en lait d’une durée cumulée (mois)  d’un comptage cellulaire modéré à élevé (mammite « chronique » ou subclinique en lactation). (Hadrich et al, Journal of Dairy Science, 2017, 101 : 3588-3596).

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