Quelle est la relation entre le temps passé debout par les vaches et le risque d’infections intra-mammaires ?

L’objectif de cette étude menée au Canada était d’évaluer l’impact du temps passé en station debout des vaches sur le risque d’infection intra-mammaires, des études récentes suggérant que le risque de mammites subcliniques, notamment dues à des germes environnementaux était très lié au comportement de couchage des animaux.

Dans ce but, les auteurs ont sélectionné 4 fermes en Ontario pratiquant la traite 3 fois/j (moyenne de 326 vaches, moyenne de 11670 kg par an, moyenne géométrique des concentrations en cellules somatiques – CCS –  de 240 000 cell/mL). Au  sein de ces troupeaux, 40 vaches étaient sélectionnées au hasard parmi les vaches à moins de 200 jours de lactation et avec une CCS < 100 000 cell/mL.

Des échantillons aseptiques de lait de quartier ont ainsi été collectés régulièrement (4 fois) sur les animaux (période de 28 jours entre chaque série de prélèvements) puis analysés en bactériologie afin de mettre en évidence une éventuelle incidence de mammites.

Les vaches avaient été équipées d’activité-mètres permettant d’enregistrer les comportements de couchage et de station debout. Les comportements de « couchage – station debout » ont été étudiés dans les 5 jours suivant les prélèvements de lait.

Les pratiques d’élevage à même d’influencer les comportements de « couchage – lever » ont été étudiées (alimentation en particulier, notamment le moment et la fréquence de distribution ou / et de repousse de la ration).

Au final, les principaux résultats furent les suivants :

  • Sur la période d’étude, 456 nouvelles infections intra-mammaires ont été identifiées (incidence de 3,22 par quartier/an).
  • Les SCN (staphylocoques coagulase négative) et Corynebacterium spp. ont été les pathogènes les plus souvent identifiés (respectivement 45 et 31%) lors de ces nouvelles infections intra-mammaires
  • Le temps passé debout après la traite influençait uniquement le risque de mammites dues aux SCN.
  • Les vaches qui passaient entre 90 et 120 minutes debout après la traite avaient un risque diminué d’un facteur 2 (tableau ci-dessous) de présenter une mammite à SCN durant le suivi par rapport à celles en passant moins d’une heure.
  • Le risque de nouvelles infections intra-mammaires à SCN était également significativement diminué dans les cas où l’aliment était repoussé fréquemment et lorsque l’aliment était fourni/distribué de 60 minutes avant à 90 minutes après la traite (ou plus de 540 minutes après la traite).

En conclusion

Il ressort, dans les conditions de cette étude, que les pratiques d’élevage favorisant la station debout des vaches de l’ordre de 90 à 120 minutes après la traite, (comme fournir régulièrement de l’aliment nouveau autour de la traite notamment, permettre un accès à l’auge suffisant et assurer une densité animale faible), sont associés à une diminution du risque d’infections intra-mammaires à SCN.

Référence : Résumé Article “Relationship between postmilking standing duration and risk of intramammary infection in freestall-housed dairy cows milked 3 times per day.” Watters M.E.A., Barkema H.W., Leslie K.E., von  Keyserlingk M.A.G., DeVries T.J. Journal of Dairy Science, 2013, (97): 3456-3471.