Y a-t-il une association entre le comportement de la vache, l’hygiène du bâtiment et le risque d’une concentration élevée en cellules somatiques ?

Alors que le lien entre l’hygiène de la vache et le risque de concentration élevée en cellules somatiques (CCS) est bien démontré, l’objectif de cette étude menée au Canada était d’évaluer l’association entre le comportement de station couchée ou de station debout des bovins, l’hygiène du bâtiment et de la vache elle-même et les niveaux de CCS observés.

Dans ce but, les auteurs de cette étude ont utilisé les données de 69 vaches (31 primipares, 38 multipares ; nombre de traites moyen par jour de 2,6; 35,3 kg/j de moyenne; 232 000 cell/mL de moyenne) distribuées dans deux groupes.

Les animaux se trouvaient dans un élevage avec robot de traite. Les deux groupes étaient logés dans deux parties du bâtiment se faisant face et disposant chacune de 60 stalles (litière sable). Les allées étaient raclées automatiquement. Afin de faire varier l’hygiène du logement, la fréquence de raclage a été choisie au hasard pour quatre périodes consécutives de 28 jours (3fois/j, 6 fois/j, 12 fois/j et 24 fois/jour). Durant les sept derniers jours de chaque période, l’hygiène des vaches (note de 1 à 4) (flanc/partie supérieure du membre, partie inférieure du membre et mamelle) était notée ainsi que l’hygiène des stalles (quantité de fèces par surface). Les comportements de station couchée ou de station debout étaient enregistrés par des dispositifs embarqués sur les vaches. Les données de CCS de chaque vache étaient récoltées au début et à la fin de chaque période. Les auteurs considéraient qu’une vache présentait des CCS élevées lorsque les valeurs étaient > 200 000 cell/mL. L’association a été ensuite testée à l’aide d’un modèle logistique aléatoire mixte.

Au final, il ressort principalement :

À l’échelle du bâtiment :

  • Le score d’hygiène (quelle que soit la zone considérée, membre ou mamelle) était d’autant plus élevé (donc mauvais) que la fréquence de raclage était plus faible.
  • Les plus mauvais scores de propreté de la mamelle étaient obtenus pour les stalles considérées comme les plus sales ainsi qu’avec des durées passées debout avant la traite plus élevées.
  • Une augmentation du temps de couchage était associée à un score de propreté plus élevé, donc plus mauvais pour les régions du flanc, de la cuisse et de la mamelle.
  • Une fréquence diminuée de périodes de couchage était associée à une moins bonne hygiène de la partie inférieure des membres.

À l’échelle de la vache :

  • Les vaches hautes productrices avaient les notes les plus mauvaises pour l’hygiène de la mamelle et de la partie inférieure des membres.
  • Les vaches multipares étaient les plus sales au niveau de la mamelle et du flanc/cuisse.

Concernant l’incidence des mammites subcliniques :

  • Durant la période d’étude, 24 animaux sont passés d’une CCS < 100 000 cell/mL en début de période à plus de 200 000 en fin de période. Aucune association n’a été trouvée entre ces élévations et la fréquence de raclage (donc la propreté du bâtiment) ni les comportements de couchage de l’animal.

Au final

Il ressort dans les conditions de cette étude que l’hygiène de la vache est  à la fois affectée par son comportement de station couchée ou de station debout et par l’hygiène du bâtiment. Les résultats confirment l’importance pour la vache de pouvoir bénéficier d’aires de couchage propres et saines. L’augmentation de la fréquence de raclage a été ici rapportée comme un moyen d’améliorer l’hygiène des vaches. En revanche, dans cette étude, aucune association significative n’a été trouvée entre le niveau de raclage des allées ou le comportement de station couchée ou debout et le risque de CCS élevées.

Référence : Résumé Article “Associations of dairy cow behavior, barn hygiene, cow hygiene, and risk of elevated somatic cell count”. DeVries T.J., Aarnoudse M.G., Barkema H.W., Leslie K.E.E, von Keyserlingk M.A.G. Journal of Dairy Science, 2012, (95) : 5730-5739.

GP-FR-NON-211100044