Comparaison des statuts métaboliques en péri-partum et de l’incidence de troubles sanitaires postpartum chez des vaches Holstein ou croisée Montbéliarde

Le croisement étant une des voies utilisées pour réduire l’incidence de certains troubles cliniques, l’objectif de cette étude réalisée aux USA était de comparer les statuts métaboliques de vache de race pure Holstein vs des vaches issues d’un croisement Montbéliarde, afin d’expliquer le cas échéant une différence d’incidence de troubles sanitaires.

Dans ce but, les auteurs ont suivi 2 groupes de 52 vaches, un premier constitué de vaches en race pure Holstein (dont 19 nullipares) et 52 vaches issues d’un croisement en Montbéliarde (dont 6 nullipares). Les vaches étaient enrôlées dans l’étude 45 jours avant la date présumée  du vêlage. La note d’état corporel des vaches était suivie de cette date à 56 jours après vêlage. L’ingestion était également suivie.

Des prélèvements sanguins réguliers étaient réalisés de J-14 à J56 afin de doser des éléments du métabolisme énergétique – le glucose, les acides gras non estérifiés (AGNE), le bétahydroxybutyrate (BHB) – et l’haptoglobine de J-7 à J21 postpartum (marqueur d’inflammation). Le taux de progestérone était mesuré de J14 à J56 post-partum.

En outre, les vaches faisaient l’objet d’un examen gynécologique régulier durant les 15 jours suivant le part et un diagnostic d’endométrite à J42 était pratiqué. Les troubles sanitaires durant les 24 premiers jours étaient récoltés. L’utérus et les ovaires étaient suivis par échographie, afin de déterminer d’éventuelles anomalies et ce, tous les 3 jours, de J14 à J41. Enfin, les données de production laitière (quantité et taux) étaient suivies durant les 90 premiers jours de lactation. Les résultats ont ensuite été comparés selon la race des animaux.

Au final, les principaux résultats furent les suivants :

  • Bien qu’aucune différence de poids n’ait été notée, la note d’état corporel des vaches Holstein entre 45 jours avant et 56 jours après vêlage était plus faible d’environ 0,5 point.
  • Même si l’ingestion des vaches Holstein tendait à être plus élevée (16,8 kg/j +/- 0,7) que celle des vaches croisées (15,3 kg/j +/- 0,5), la baisse d’ingestion (ramenée au poids) était toutefois plus prononcée sur les vaches de race pure Holstein dans les 15 jours précédant le part.
  • Les paramètres du métabolisme énergétique (AGNE, BHB, lait corrigé de l’énergie) ne différaient pas selon les lots et donc selon la race.
  • En termes de troubles sanitaires, les fréquences observées étaient identiques entre groupes, à la différence d’une hyperthermie dans les 15 jours suivant le part plus fréquente chez les Holstein (50 vs 31%) et une  incidence plus élevée d’écoulement vulvaire purulent toujours chez les Holstein (44 vs 27%). Au final, les vaches Holstein avaient plus de risque de présenter au moins un trouble utérin (64 vs 37%) en comparaison aux vaches croisées.
  • L’involution utérine était identique entre races. Les taux de progestérone étaient également identiques. En revanche, les vaches Holstein avaient en moyenne un plus grand nombre de follicules (10 vs 9) et plus de follicules de classe III (> 10 mm) (1,6 vs 1,2). Enfin, le premier corps jaune postpartum a été diagnostiqué plus rapidement (28,4 j en moyenne) chez les vaches croisées Montbéliardes que chez les Holstein en race pure (30,2 j).

En conclusion

Il ressort, dans les conditions de cette étude, que si une différence d’incidence de troubles sanitaires a pu être observée, en faveur d’une santé utérine meilleure des vaches issues de croisement, cela ne semble pas être du fait des profils métaboliques en péri-partum qui étaient similaires à ceux des vaches pures Holstein de cette étude. Les raisons seraient ainsi plutôt à chercher dans la complémentarité de ces races, la vigueur des hybrides F1 et la baisse moins prononcée d’ingestion durant les deux dernières semaines de gestation.

Référence : Résumé Article “Comparison of peripartum metabolic status and postpartum health status of Holstein and Montbéliarde-sired crossbred dairy cows.” Mendonça L.G.D., Abade C.C., da Silva E.M., Litherland N.B., Hansen L.B., Hansen W.P., Chebel R.C. Journal of Dairy Science, 2014, (97) :805-818.