Des biomarqueurs pour diagnostiquer acidose et cétose subcliniques

Des études publiées dans les années 2010 ont souligné l’utilité d’enregistrer le temps de rumination autour du vêlage et en particulier dans la première semaine de lactation pour identifier des vaches à risque vis-à-vis des affections post-partum notamment.

L’acidose ruminale subaigüe (ou subclinique) (SARA) est une des plus importantes maladies métaboliques des élevages modernes à haut niveau de production et dont la conduite est généralement satisfaisante. Elle est souvent la conséquence d’une alimentation avec des régimes riches en glucides fermentescibles. Des publications récentes ont également souligné des perturbations de la rumination en relation avec la cétose subclinique (SCK). Enfin certains minéraux et oligoéléments joueraient un rôle dans la fonction immunitaire des vaches et pourraient influencer leur santé en ce qui concerne les maladies dites « de transition ».

L’hypothèse de départ de l’étude réalisée en Lituanie était que le temps de rumination et certains paramètres biochimiques sanguins (incluant cortisol et lactate) pourraient constituer des biomarqueurs des 2 maladies de transition précédemment évoquées : l’acidose et la cétose subcliniques. L’objectif en conséquence était de déterminer l’impact de ces 2 affections métaboliques sur le temps de rumination et les critères biochimiques sanguins.

A partir d’un élevage de 225 vaches laitières (race Pie noire Lituanienne), les auteurs ont sélectionné et procédé à l’examen clinique de 93 animaux entre 1 et 60 jours après vêlage. La répartition des vaches en fonction du statut sanitaire a été la suivante : 10 femelles diagnostiquées avec une acidose subclinique, 13 avec une cétose subclinique et 70 saines. Grâce au robot Lely Astronaut, ont été enregistrés le temps de rumination, le poids vif et le niveau de production laitière. Les concentrations sanguines ont été mesurées pour : albumine sérique, protéines totales, glucose, calcium, phosphore, fer, alaninaminotransférase, aspartataminotransférase, gammaglutamyltransférase et créatinine.

Les principaux résultats de cette étude ont été les suivants (comparaison des lots affectés par rapport au lot témoin sain) :

  • SARA et SCK : poids vif plus élevé, diminution du temps de rumination et augmentation des taux sanguins de lactate,
  • SARA : baisse de la production laitière, accroissement des niveaux de protéines totales sanguines,
  • SCK : augmentation des teneurs en albumine sérique, diminution de l’activité de la créatinine et de l’aspartataminotransférase,

Le statut sanitaire des vaches influence également d’autres paramètres sanguins comme l’urée, le glucose, le calcium, le phosphore, le magnésium et le fer.

En conclusion, le temps de rumination et certains paramètres biochimiques sanguins (comme les lactates, les protéines totales sanguines, l’albumine sérique, la créatinine) peuvent servir de biomarqueurs pour le diagnostic des acidose et cétose subcliniques.

Résumé Publication “Can rumination time and some blood biochemical parameters be used as biomarkers for the diagnosis of subclinical acidosis and subclinical ketosis?”. Antanaitis R., Juozaitiené V., Malasauskiené D., Televicius M. Veterinary and Animal Science. 2019, 8 : 100077.

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