Quelles sont les durées d’activité d’alimentation et de rumination des vaches autour du vêlage selon leur état de santé ?

L’objectif de cette étude menée en Suisse était de décrire les durées à s’alimenter et à ruminer des vaches laitières sur la période de 14 jours avant vêlage jusque 30 jours post-partum et de décrire les facteurs de variation de ces durées sous l’angle notamment de l’état de santé et du moment par rapport au vêlage.

Dans ce but, les auteurs ont équipé 100 vaches issues de 7 fermes (2 à l’attache et 5 en stabulation libre) d’un système permettant d’enregistrer des mouvements permettant d’estimer le temps passé à s’alimenter (cf photo), le temps de rumination, le nombre de régurgitations et le nombre de mastications par bol mérycique (MSRElectronics, Seuzach). Les durées ont été décrites sur la période -14/+30 jours autour du vêlage. A posteriori, les animaux ont été classés en 2 catégories selon leur état de santé : groupe sain (n=24) ou groupe malade (n=76, fièvre de lait 12, rétention placentaire 13, métrite 17, cétose 19 et boiterie 6).

Il en ressort les résultats principaux suivants :

  • Toutes les variables (temps alimentation, rumination, régurgitation, coup de mâchoires diminuent jusqu’à l’approche du vêlage (surtout le temps à s’alimenter) et sont souvent les plus faibles le jour du vêlage puis les variables remontent progressivement ensuite comme déjà décrit ;
  • De façon générale, les temps à s’alimenter et de rumination étaient plus faibles chez les individus malades (encore plus marqué en pré-partum chez les vaches ayant ensuite une fièvre de lait ou une métrite). Les vaches avec rétention placentaire avaient une réduction du temps de rumination et de la mastication significatif dans la période 2 à 5 jours post-partum en comparaison aux vaches saines. Le temps à s’alimenter était significativement réduit chez les vaches boiteuses.
  • Lorsque les animaux étaient détectés malades, en moyenne, une diminution de l’alimentation et de la rumination était déjà perceptible 2 à 4 jours avant indiquant l’intérêt potentiel de telles mesures pour la détection précoce d’évènements sanitaires.

En conclusion

Il ressort dans les conditions de cette étude que les durées de rumination différaient, comme attendu, (i) selon le moment par rapport au vêlage, avec une chute le jour du vêlage et (ii) également selon l’état de santé, les animaux malades ruminant moins et ce souvent plusieurs jours avant la détection. Les auteurs soulignent donc l’intérêt de la mesure de la rumination, résultat déjà rapporté avec d’autres systèmes pour cette même variable. Reste désormais à disposer de résultats robustes concernant la sensibilité et la spécificité des alertes que pourrait générer cet outil.

Résumé Article “Eating and rumination activities two weeks prepartum to one month postpartum in 100 healthy cows and cows with post-partum diseases.”
Braun U., Buchli H., Hässig M.
Gesellschaft Schweizer Tierärztinnen und Tierärzte GST: ASMV, 2017, (10):535-544.

Crédit photo : Olivier Crenn

GP FR/ORUM/0218/0022