Statut nutritionnel, métabolique et sanitaire des vaches laitières et constituants du lait

Les informations obtenues à partir de l’analyse du lait sont utilisées depuis des années pour évaluer le statut nutritionnel et sanitaire des vaches laitières. C’est un procédé simple et standardisé en élevage, incluant des prélèvements de lait puis une analyse de ses constituants par une technologie infrarouge peu coûteuse.

Les auteurs allemands de cette publication avaient déjà, lors d’une précédente publication, à partir de 7,37 millions de données d’analyse de lait collectées dans tous les « Länder » allemands en 2015, tiré des premières conclusions, notamment sur la nécessité de coupler les données de matières grasses (MG) et protéiques (MP) du lait avec la race et la quantité de lait produite pour évaluer le statut nutritionnel des vaches.

L’équipe scientifique a repris la même base d’enregistrement des composants du lait afin de réaliser une nouvelle évaluation du statut nutritionnel des vaches laitières. Ils ont ainsi croisé deux séries de données :

  • informations sur la fertilité et la santé des vaches (série A),
  • caractéristiques métaboliques et nutritionnelles (ingérés énergétique et protéique) (série B).

La série A incluait 32 élevages laitiers pour près de 73.000 enregistrements sur près de 44.000 vaches ; pour la série B, l’analyse a porté sur 12 élevages, avec près de 50.000 enregistrements effectués sur 1.650 animaux.

Les résultats et conclusions de l’étude ont été les suivants :

  • Le statut énergétique de la vache était plus souvent corrélé au rapport MG/MP du lait qu’à la teneur en protéines du lait.
  • Le seuil du ratio MG/MP permettant de distinguer un déficit énergétique d’un statut optimal pour l’énergie était de 1,4 ; ainsi ce ratio, lorsqu’il est inférieur à 1,4, en association avec une teneur en protéines du lait supérieure à 3,20 %, permet de conclure à un statut énergétique favorable pour la vache.
  • Une concentration de l’urée du lait entre 150 et 250 mg / L était mieux corrélée à un apport alimentaire optimal en protéines brutes par rapport à la fourchette de concentration précédemment utilisée de 150 à 300 mg / L.
  • Par contre, une suralimentation énergétique ou un risque d’état corporel excessif ne peuvent être détectés par la seule analyse des constituants du lait.
  • Il n’y avait pas de relation entre la concentration acidobasique de l’urine et les teneurs en constituants du lait.
  • L’analyse des constituants du lait ne permet pas de réaliser une distinction claire, en termes de diagnostic, entre acidose et cétose chez la vache laitière.

Des recherches complémentaires seraient nécessaires afin d’évaluer d’autres critères prédicteurs du statut métabolique de la vache laitière. Certaines variables individuelles, comme le comportement de rumination, pourraient également fournir d’autres informations intéressantes.  

L’analyse des constituants du lait, selon un processus simple et peu coûteux, peut fournir un certain nombre d’informations inhérentes au statut métabolique et sanitaire de la vache laitière. Ainsi, une relation significative a été établie, lors de cette étude, entre le statut énergétique de la vache et le rapport entre matières grasses et protéiques du lait : ce ratio, s’il est supérieur à 1,4, est indicatif d’un risque de cétose chez la vache laitière.

Résumé Publication “Relationship between milk constituents from milk testing and health, feeding, and metabolic data of dairy cows.” Glatz-Hoppe J, Boldt A,Spiekers H, Mohr E, Losand B Journal of Dairy Science, 2020, 103: 10175-10194.

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