La mortalité des vaches comme un indicateur du niveau de bien-être en troupeaux bovins laitiers

L’objectif de cette étude menée au Danemark était d’évaluer la pertinence du taux de mortalité pour évaluer ou au moins contribuer à évaluer le niveau de bien-être animal dans les troupeaux bovins laitiers en partant de l’hypothèse que le critère devait être associé d’une façon ou d’une autre au bien-être et que compte-tenu de l’obligation théorique en Europe d’enregistrer toutes les mortalités, cette donnée devait être facilement disponible et automatisable pour éviter des mesures de bien-être trop chronophages.

Pour ce faire, les auteurs ont ainsi réalisé une analyse de la littérature visant à évaluer (i) le lien éventuel entre mortalité et bien-être animal en troupeaux bovins laitiers, (ii) l’accès et la disponibilité en routine automatisée à cette donnée, à (iii) en déduire le durabilité de cet indicateur et enfin (iv) à évaluer une différence éventuelle entre euthanasie et mort « non assistée » pour la mesure du bien-être.

Il en ressort les résultats principaux suivants :

  • Concernant l’association entre mortalité et bien-être, les auteurs ont identifié seulement 10 articles. Toutefois il ressort de la quasi-totalité des études (observationnelles ou à dires d’expert) que non seulement des associations statistiques sont retrouvées entre bien-être et mortalité des vaches, mais qu’il s’agit souvent d’un des indicateurs les plus discriminants. Les « designs » (définitions du bien-être et de la mortalité, aspects méthodologiques) et objectifs différaient beaucoup rendant difficile toute comparaison et extrapolation.
  • Concernant la disponibilité de cet indicateur de façon simple et automatisable, les auteurs citent ainsi une étude de 2014 qui avait au sein de l’UE demandé à des experts leur avis sur la disponibilité (enregistrement informatisé facilement requêtable) de cette variable. Il en ressort qu’à leur connaissance, pour seulement environ 50% des experts, cette information est réellement et facilement disponible, malgré l’obligation réglementaire. Ces résultats, à dire d’experts, mériteraient d’être vérifiés auprès des autorités, mais cela semble être une limite forte à utiliser de façon fiable et durable cette variable pour évaluer le bien-être en routine à distance.
  • Enfin, concernant la différentiation entre euthanasie et mort non assistée, bien que peu d’études s’y intéressent, les auteurs concluent que cette distinction est importante à prendre en considération : un grand nombre d’euthanasies décidées par l’éleveur peuvent relever de choix de réforme sanitaire visant à éviter de propager des problèmes, tandis qu’un fort taux de morts non assistées reflétait sûrement plus un niveau de santé et donc de bien-être dégradé.

Au final

Il ressort dans les conditions de cette étude de synthèse que, s’il peut sembler évident que le taux de mortalité soit en lien avec le niveau de bien-être global, les auteurs concluent au besoin d’études complémentaires pour quantifier ce même lien. Il faudrait également investiguer plus avant la disponibilité en routine de ces informations sanitaires (mortalité).

Résumé Article “Cow mortality as an indicator of animal welfare in dairy herds” Thomsen T., Houe H. Research in Veterinary Science. 119 (2018) : 239-243.

GP/FR/ORUM/0818/0055