La relation entre l’homme et les vaches peut-elle avoir un impact sur les mammites dans les élevages laitiers conduits en agriculture biologique ?

L’objectif de cette étude menée en Allemagne et Danemark était d’évaluer les possibles associations entre la relation homme-animal (RHA) et le niveau de stress du troupeau avec les indicateurs de la santé mammaire incluant la guérison des mammites, tout en prenant en compte les facteurs de risque de logement et de management du troupeau par ailleurs déjà bien connus.

Une investigation a été menée dans 30 troupeaux majoritairement de race Holstein conduits en agriculture biologique. De nombreux facteurs ont été pris en compte comme la diversité des bâtiments (en aire paillée, en logettes), les systèmes de traite (en épi, en tandem, en robot de traite) ainsi que les pratiques de traite (premier jet, technique de pose de la griffe, trempage ou pulvérisation).

Pour la RHA, les paramètres étudiés ont été : l’accoutumance forcée des génisses à utiliser le local de traite, les changements de trayeurs, le temps de contact avec les animaux, la fréquence de surveillance dans les bâtiments. Le comportement des vaches vis-à-vis des humains a été évalué en incluant la distance d’évitement devant l’auge, la tolérance tactile, le comportement de retrait ou de fuite pendant l’alimentation.

Le comportement des humains vis-à-vis des vaches a également été décrit pendant la traite en quantifiant les interactions positives (exemple parole calme, caresse), neutres ou négatives (parole impérieuse, coup de main…) et les interactions sonores (bruits avec les mains ou provoqués par des chocs sur des parties métalliques). Le cortisol a été évalué via 3.468 fèces, provenant de 920 vaches, afin de définir le niveau de stress au niveau des troupeaux.

Les modèles statistiques finaux font apparaitre des relations sur :

1.La prévalence des mammites accompagnées de bactériologies positives :

  • Réduction du risque (P<0,05) avec une traite classique versus robot, avec des logettes versus des aires paillées, avec des contacts nécessaires agréables selon une fréquence quotidienne (traitement des malades, assistance au vêlage) versus absence de ce type de relation.
  • Augmentation du risques (P<0,05) avec une accoutumance forcée à faire passer les génisses en salle de traite versus absence d’attitude active.



2. Les indicateurs de santé mammaire incluant les facteurs descriptifs de la RHA :

  • En relation avec les comptages cellulaires (SCC°) :
    • Réduction du risque (P<0,05) avec un comportement modéré et patient, des interactions positives, et des contacts nécessaires et agréables pour les animaux.
    • Augmentation du risque (P<0,05) avec l’accoutumance des génisses à la salle de traite, le numéro croissant de lactation, la séparation des vaches malades versus autres propositions (dont non séparation).
  • En relation avec la guérison des mammites sur un critère cellulaire (SCC) :
  • Augmentation de la guérison (P<0,05) dans des systèmes avec logettes profondes versus aires paillées, constance dans les trayeurs (versus changement irrégulier ou entre matin et soir).
  • Le taux de cortisol, témoin d’un stress au niveau du troupeau, a pu être corrélé significativement à un impact négatif sur la guérison des mammites sur le critère cellulaire.

En conclusion

Cette étude en agriculture biologique confirme l’impact de la RHA sur la santé mammaire, à côté de facteurs comme le management ou le logement. L’impact du stress sur la guérison des mammites est à confirmer par d’autres études. Les RHA positives peuvent déjà être incluses dans des futurs programmes de recherche et de contrôle des mammites.

Résumé Article “Herd-level associations between human-animal relationship, management, fecal cortisol metabolites and udder health of organic dairy cows”. S. Ivemeyer, C. Simantke, A. Ebinghaus, P.H. Poulsen, J.T. Sorensen, T. Rousing, R. Palme and U. Knierim Journal of Dairy Science. 2018, 101:7361-7374

GP/FR/ORUM/0818/0055