Quels sont les besoins en termes de consultance en santé animale et gestion de troupeau des fermes de petite à moyenne taille ?

L’objectif de cette étude réalisée en Autriche (élevages de taille petite à moyenne) était d’obtenir des informations sur les secteurs considérés comme importants et problématiques par les éleveurs détenant des fermes de taille petite à moyenne, et d’identifier les secteurs pour lesquels les éleveurs souhaiteraient que l’offre de services en consultance soit améliorée.

Dans ce but, les auteurs ont réalisé une enquête par internet, dont le lien a été envoyé à plus de 9000 éleveurs en Autriche.

Le questionnaire, constitué de 25 questions abordait les domaines suivants :

  • la  description générale de l’élevage,
  • la nature des consultants intervenant à ce jour dans leur élevage pour les aspects santé, génétique, alimentation, logement,
  • les types de maladies ou les secteurs jugés comme les plus préoccupants aujourd’hui,
  • les demandes des éleveurs en termes de consultance (thème et nature des intervenants).

Les éleveurs ont été sollicités au bout de 3 semaines pour répondre au questionnaire s’ils ne l’avaient pas déjà fait. Des statistiques descriptives classiques ont été menées, puis un lien éventuel entre caractéristiques d’élevage (taille, production laitière) et les attentes formulées a été recherché.

Au final, les principaux résultats furent les suivants :

  • Un taux de réponse assez faible (11,3%), mais, malgré tout, plus de 1620 répondants et 1018 retours exploitables.
  • Une majorité d’éleveurs répondants possédait moins de 50 vaches (54% avec moins de 20 vaches et 40% ayant entre 20 et 50 vaches).
  • Le vétérinaire était le premier intervenant cité lorsqu’il était question de santé animale (cité dans 85% des cas), loin devant ce que nous appellerions en France les GDS.
  • A l’inverse, pour les thématiques relevant de l’alimentation, du choix des reproducteurs et des accouplements, de la conception du bâtiment, le vétérinaire semblait relativement peu sollicité (tableau ci-dessous).

Tableau : Réponses à la question de la nature du consultant intervenant dans les secteurs suivants : santé animale, nutrition, bâtiment, sélection-accouplement (1018 éleveurs répondant).

Le vétérinaire était considéré comme jouant un rôle très important ou important, principalement dans les secteurs suivants : analyse des données de reproduction (46,2%), santé mammaire (37,2%) bien-être animal (36,4%) et management du veau (33,3%).

  • Les secteurs où le rôle du vétérinaire apparaissait aux éleveurs comme moins important étaient l’aide au choix des accouplements, l’analyse des données issues du contrôle laitier, le parage, les aspects relatifs à la conception des bâtiments et plus généralement la conduite globale du troupeau.
  • Les secteurs considérés par les éleveurs comme cruciaux étaient, sans surprise (et sans différence avec d’autres pays ou fermes de plus grande taille) les troubles de la reproduction, les mammites, la fertilité des vaches, les boiteries et les diarrhées néonatales. Pour les diarrhées néonatales, les éleveurs détenant des fermes de plus grande taille et travaillant à plein temps considéraient plus fréquemment ce syndrome comme problématique.
  • Les secteurs désignés comme prioritaires par les éleveurs en termes de nouvelles offres de service de conseil/consultance étaient : la fertilité des vaches, la nutrition et les conseils en accouplement/sélection génétique.

En conclusion

Il ressort, dans les conditions de cette étude, que les secteurs considérés comme les plus importants et challengeant pour les éleveurs laitiers autrichiens sont : les troubles de la reproduction, les infections intra-mammaires, les boiteries et les diarrhées de veaux. Dans cette étude, les vétérinaires autrichiens sont perçus comme des acteurs majeurs du sanitaire mais il apparait qu’ils sont moins, voire, peu présents sur des aspects plus zootechniques tels que la conduite de troupeau, l’analyse des données du contrôle laitier ou le parage. La majorité des éleveurs de l’étude se déclarent preneurs de services de consultance sur les problèmes d’alimentation, de fertilité et de conseils en génétique. Les auteurs n’abordent toutefois pas la question de la rémunération jugée acceptable par les éleveurs pour bénéficier de tels services.

Référence : Résumé Article “Consultancy to dairy farmers relating to animal health and herd health management on small and medium sized farms.” Pothmann H., Nechanitzky K., Sturmlechner F., Drillich M. Journal of Dairy Science, 2014, (97) :851-860.