Infections intramammaires de la vache laitière primipare : survenue et facteurs de risques

Quels risques lorsqu’une infection intrammamaire se déclare avant le vêlage ?

Les épisodes de mammite chez la vache laitière primipare ont une importance reconnue à l’échelle mondiale et ont un impact sur la production et la qualité du lait.

Une infection intramammaire avant le vêlage et en début de lactation peut interférer avec le développement de la glande mammaire, la production ultérieure de lait, la santé de la mamelle et augmenter les risques de réforme. Afin de réduire le risque de mammite chez la vache en première lactation, et donc les effets défavorables sur la future production laitière et la qualité du lait, il est nécessaire d’identifier le moment de l’infection et les facteurs de risque associés au niveau de l’animal et du quartier.

L’infection intramammaire : étude sur le moment de l’apparition et facteurs de risques associés

Le but de cette étude résultant d’une collaboration entre les Universités de Copenhague et Hanovre était de mieux définir le moment d’apparition des infections intramammaires et mammites subcliniques et de le relier aux facteurs de risque par l’examen cytomicrobiologique d’échantillons de lait de quartiers de vaches laitières primipares.

Ont été incluses dans l’analyse, entre août 2017 et mai 2018, 279 vaches laitières primipares de race Holstein provenant de 3 élevages du nord et de l’est de l’Allemagne (taille de ces fermes : 160, 221 et 784 vaches laitières ; niveau moyen de cellules somatiques du lait ou CCS : respectivement 160.000, 180.000 et 260.000 cellules/ml). Des prélèvements de lait de quartiers ont été réalisés en moyenne 3 et 17 jours après vêlage : ils étaient ensuite analysés aux niveaux microbiologique (culture bactérienne) et cellulaire (détermination du CCS par cytométrie de flux).

Les résultats significatifs et conclusions de l’étude ont été les suivants :

  • L’accroissement de l’âge au premier vêlage augmente le risque d’infection intramammaire par des staphylocoques « coagulase negative » (SCN) et les bactéries corynéformes (Corynebacterium spp.).
  • Le décrochage des gobelets en cours de traite est un facteur de risque de nouvelles infections entre 3 et 17 jours après vêlage.
  • L’augmentation du niveau de production laitière après le vêlage est associée à une diminution des infections intramammaires par des agents pathogènes environnementaux et des mammites cliniques. Par contre, une forte production laitière, associée à un œdème mammaire, est un facteur de risque des infections par des bactéries SCN et corynéformes.
  • L’élévation du CCS après vêlage accroit les risques d’infections intramammaires par des bactéries contagieuses, ceci 17 jours post-partum.
  • Dans le cadre de cette étude, les quartiers infectés ont éliminé entre 3 et 17 jours après vêlage les bactéries pathogènes dans 6,9 % des cas.
  • Les risques de nouvelles infections ont également été évalués (infections d’un même quartier par une pathogène différent entre 3 et 17 jours après vêlage ; détection d’une infection intramammaire 17 jours après vêlage sur un quartier sain 3 jours post-partum). Au total 82,9 % des quartiers infectés ont été concernés par une nouvelle infection 17 jours après vêlage (particulièrement par des bactéries SCN et corynéformes), avec une espèce bactérienne différente de celle mise en évidence 3 jours post-partum.

Le début de lactation est une période importante pour la santé de la mamelle et les infections intramammaires post-partum chez la vache laitière primipare, avec la possibilité pour les quartiers d’éliminer les bactéries pathogènes, mais aussi avec le risque d’apparition de nouvelles infections. L’âge au premier vêlage, l’œdème de la mamelle, le niveau de production laitière, la concentration en cellules somatiques du lait, le décrochage des gobelets au cours de la traite sont autant de facteurs de risques de nouvelles infections en début de première lactation.

GP-R-FR-NON-210100072