Intérêt de marqueurs potentiels de santé mammaire

L’objectif de cette étude menée en suède était d’étudier s’il existait un lien, et si oui le décrire, entre les infections intra-mammaires et 4 indicateurs potentiels de santé mammaire : les concentrations en cellules somatiques (CCS), la lactate déshydrogénase (LDH), la N-acetyl-β-D-glucosaminidase (NAgase) et la Phosphatase alcaline (AP).

Dans ce but, les auteurs ont prélevé 1000 vaches laitières, issues de 25 troupeaux. Les vaches ont fait l’objet chacune de 3 prélèvements de laits consécutifs (le jour du contrôle laitier et le jour précédant et suivant). Chaque échantillon de lait prélevé était analysé (recherche de bactéries pathogènes mammaires) et les CCS, la LDH, la NAGase et l’AP étaient mesurées.

De même, les données vaches des animaux (parité, stade de lactation, race, production laitière, urée, TP, TB) étaient disponibles. Ensuite, des modèles statistiques ont été mis en œuvre afin d’identifier les facteurs les plus prédictifs/explicatifs du statut mammaire (infecté vs non infecté) et leur part relative en comparaison aux autres caractéristiques des vaches.

Il en ressort les résultats principaux suivants :

  • 267 vaches ont été considérées comme atteintes de mammites et 523 non infectées.
  • Chez les vaches infectées au niveau mammaire, les moyennes des indicateurs observés étaient, en CCS de 480 00 cell/mL, en LDH de 2,63 U/L, en NAGase  de 5.76 U/L NAGase, et en AP de 636 U/L.
  • Chez les vaches non infectées au niveau mammaire, les moyennes des indicateurs observés étaient, en CCS  de 137 00 cell/mL, en LDH de 1.73 U/L, en NAGase  de 4.69 U/L, et en AP de 643 U/L.
  • Staphylococcus aureus, Streptococcus uberis, Streptococcus dysgalactiae et des SCN ont été les germes le  plus souvent identifiés.
  • Le statut infecté vs non infecté était associé aux indicateurs testés à l’exception de l’AP
  • Les valeurs de CCS étaient significativement associées à la parité (augmentation avec la parité), la race (augmentation en Swedish Holstein), la production laitière, le TB et la concentration d’urée du lait. Ces facteurs expliquaient 23% de la variabilité observée des CCS.
  • Les valeurs de  LDH étaient significativement associées à la parité (LDH augmentée sur parité >5), au stade de lactation (LDH plus élevée en début de lactation), à la concentration d’urée du lait et la période de l’année (LDH plus faible entre septembre et novembre). Ces facteurs expliquaient 35% de la variabilité observée.
  • Les valeurs de la NAGase étaient significativement associées à la parité (NAGAse augmentant  avec la parité), la production laitière (NAGase diminuant avec la production laitière), le stade de lactation (NAGase plus élevée en début de lactation, puis après 160 j), la concentration d’urée du lait et la période de l’année (NAGase plus faible entre septembre et novembre). Ces facteurs expliquaient 31% de la variabilité observée.
  • Les valeurs de l’AP étaient significativement associées à la parité (AP plus élevée chez les premières et deuxièmes lactations), la race (AP augmentée chez  la Swedish Holstein vs  la Swedish Red), le stade de lactation (AP augmentée avec le stade de lactation), le TP,  le TB (AP augmentant avec le TP et le TB) et la concentration d’urée du lait (AP augmentant avec l’urée). Ces facteurs expliquaient pour 63% la variabilité observée du statut mammaire.
  • Les CCS sont l’indicateur le moins impacté par les caractéristiques des vaches par rapport  la LDH, la NAGase et l’AP.

En conclusion

Il ressort de dans les conditions de cette étude que les CCS sont le meilleur indicateur d’infection intra-mammaire. De plus, compte-tenu de la variabilité des modèles expliqués par le facteur vache lui-même, les auteurs concluent au besoin d’études complémentaires pour évaluer l’intérêt des indicateurs, notamment la LDH et la NaGase, en combinaison avec des caractéristiques animales, pour détecter les infections intra-mammaires.

Référence : Résumé Article “Associations of udder health indicators with cow factors and with intramammary infection in dairy cows” Nyman A-K., Persson-Waller K., Bennedsgaard T.W., Larsent T., Emmanuelson U. Journal of Dairy Science, 2014, (97) :5459-5473