Quel est l’impact de l’état des trayons sur le risque d’infection intramammaire chez les vaches laitières ?

L’objectif de cette étude menée en Allemagne était d’étudier l’effet d’altérations des trayons à court et long terme sur le risque de survenue d’infections intramammaires, l’état de trayons étant un facteur de risque classiquement cité, mais sans pour autant qu’il y ait eu beaucoup  d’études sur ce sujet.

L’étude :

Dans ce but, les auteurs ont mené leur étude au sein d’un grand troupeau allemand de 800 vaches Holstein, en stabulation libre. Les vaches étaient traites deux fois par jour en salle de traite rotative avec décrochage automatique (moyenne de production 10 410 kg, CCS (concentration en cellules somatiques) tank moyenne de 215 000 cellules/mL). Toutes les vaches saines entre 15 et 90 jours de lactation ont été incluses dans l’étude (à l‘exception des vaches avec des trayons de couleur noire, des vaches avec un ou plusieurs trayons non fonctionnels, des vaches avec CCS > 250 000 cellules/mL ou ayant eu un épisode de mammite clinique). Seuls les trayons antérieurs et postérieurs droits ont été observés.

Au final, ce sont 135 vaches qui ont pu être étudiées. L’état des trayons était évalué dans la minute suivant le décrochage, d’une part visuellement, d’autre part par toucher (changement de couleur, gonflement, anneau, hyperkératose). Cette évaluation était faite tous les mois, et ce, pendant 10 mois. Les quartiers correspondant faisaient l’objet d’un prélèvement aseptique de lait pour analyse bactériologique et détermination de la CCS. Le risque pour un quartier de déclencher une nouvelle infection (par groupe de pathogènes : contagieux, environnementaux, majeurs, mineurs) ou de connaitre une élévation des CCS (de ≤ 100 000 à > 100 000 cellules/mL) a ensuite été quantifié, notamment en tenant compte de l’état mesuré des trayons lors de ces visites mensuelles et de leur évolution au cours de l’étude.

Il en ressort principalement les résultats suivants :

  • Parmi les 2019 échantillons de lait analysés, 12.3 % ont été associés à la détection de germes pathogènes majeurs, 20,5 % à la détection de germes pathogènes mineurs, et 39 % des prélèvements présentaient des CCS > 100 000 cellules/mL.
  • Mis à part les facteurs classiques (influence de la valeur de la CCS, quartier arrières plus à risque), aucun autre facteur explicatif du risque de mammite ou de CCS élevée n’a été trouvé.
  • L’état des trayons n’a pas eu d’impact sur le risque de nouvelle infection intramammaire.

En conclusion

Il ressort dans les conditions de cette étude, qu’il n’y avait aucun impact de l’état des trayons sur le risque d’infection intramammaire. Les auteurs pondèrent toutefois leurs résultats en soulignant le besoin d‘études complémentaires, du fait du faible nombre de cas de mammites dans leur étude et du délai sans doute trop important entre leurs prélèvements. Cette étude souligne néanmoins le besoin d’études robustes afin de supporter et confirmer les nombreux facteurs de risque parfois rapportés sans preuve évidente.

Référence : Résumé Article “Longitudinal study of the effects of teat condition on the risk of new intramammary infections in dairy cows” Zoche-Golob V., Haverkamp H., Paduch J-H., Klocke D., Zinke C., Hoedemaker M., Heuwieser W., Krömker V. Journal of Dairy Science, 2015, (98) : 910-917.

GP-FR-NON-211100044