Quels sont les facteurs de risque lors de la période sèche associés au risque de mammites cliniques et subcliniques en post-partum ?

L’objectif de cette étude menée en Thaïlande était d’évaluer, en troupeaux familiaux de petite taille, les facteurs de risque lors de la période sèche au niveau individuel et élevage associés au risque de survenue de mammites cliniques et subcliniques en post-partum.

Dans ce but, les auteurs ont sélectionné 22 troupeaux familiaux. Dans ces troupeaux, les vaches gestantes prévues pour avoir une période sèche entre 40 à 80 jours ont été sélectionnées. Les données ont été collectées avant tarissement (P1 entre 1 et 14 jours avant), durant la période sèche (P2) et dans les 5 à 14 jours (P3) suivant le part.

Les données collectées concernaient tant les animaux (race, NEC, production laitière, historique sanitaire…) que l’élevage (hygiène, logement). Les conditions d’administration d’éventuels traitements étaient également notées, notamment la profondeur à laquelle la seringue antibiotique hors lactation était enfoncée dans le canal (de partiellement à totalement). La santé mammaire était évaluée via une analyse bactériologique sur lait prélevé avant tarissement et une autre après vêlage. Les facteurs de risque ont été recherchés comme classiquement, à l’aide de modèles statistiques multivariés.

Il en ressort les résultats principaux suivants :

  • Sur les 22 fermes, 48 vaches cliniquement saines ont été incluses (parité de 1 à 8, 14 à 15kg / jour en moyenne, entre 4 et 6 kg au moment du tarissement, une note d’état corporel stable aux environs de 2,9 à 3 avant pendant et après la période sèche, cette période étant en moyenne de 62 jours.
  • Sur les 184 quartiers prélevés, 59% étaient positifs en culture avant tarissement et 33% après vêlage. Les germes les plus fréquemment rencontrés avant tarissement étaient les SCN (41% des isolements) et Corynebacterium spp (33%). Les germes les plus fréquemment rencontrés après vêlage étaient toujours ces 2 mêmes espèces, mais dans un ordre inversé (les SCN et Corynebacterium spp représentaient respectivement 19% et 52% des isolements).
  • Concernant les facteurs associés au risque d’infection intra-mammaire en post-partum immédiat, les facteurs significatifs étaient :
    • une administration totale en longueur de la seringue (probable lésion du canal avec dilatation favorable à l’entrée de germes),
    • le logement des vaches taries dans un logement mixant attache et logement libre,
    • une NEC élevée (avant et après tarissement)
    • le niveau de production laitière avant tarissement.
  • Concernant les facteurs protecteurs de survenue de mammite clinique suite à une infection intra-mammaire, les facteurs significatifs étaient :
    • le nettoyage quotidien du bâtiment,
    • la désinfection de l’extrémité du trayon avec de l’alcool avant administration du produit,
    • un stade de lactation moins avancé lors du tarissement, une production laitière élevée (pour cette étude et ce territoire) au moment du tarissement
    • et une note d’état corporel plus élevée (mais en dessous de 3).

En conclusion, les facteurs de risque identifiés dans cette étude menée en Thaïlande dans des troupeaux de petite taille sont conformes à ceux déjà identifiés dans la littérature, à savoir des facteurs à la fois au niveau vache (comme la production laitière par exemple au tarissement) et au niveau élevage (hygiène et logement par exemple). L’intérêt de l’insertion partielle des injecteurs intramammaires hors lactation a été souligné par rapport à une insertion totale, ce qui confirme les données des 2 autres études publiées sur ce sujet.

Résumé Article “Factors in dry period associated with intramammary infection and subsequent clinical mastitis in early postpartum cows” Leelahaponsathon K., Piroon T., Chaisri W., Suriyasathaporn W. Asian-Australian Journal of animal Sciences, 2016, (4): 580-585.

GP/FR/ORUM/0118/0001