Quels sont les facteurs influençant l’ordre d’entrée en salle de traite ?

L’objectif de cette étude menée en Estonie était d’évaluer la stabilité et les changements d’ordre d’entrée des vaches en salle de traite, au sein d‘un grand troupeau, et ce, afin d’évaluer l’intérêt d’une telle mesure pour détecter des troubles de santé.

Dans ce but, les auteurs ont étudié les mouvements des animaux d’un seul troupeau, en stabulation libre. Au  total, ce sont 7 lots de vaches (de 60-90 vaches chacun, basé sur l’alimentation), traites dans un système en 2×12 postes, en 3 traites par jour (5-9h, 12-17h, 19-23h) qui ont été suivis. La distance entre le lieu de vie et la salle de traite variait selon les lots, entre 50 et 300 mètres.

Avant la traite, toutes les vaches du lot concerné entraient dans une aire d’attente d’environ 170m². A l’entrée dans la salle de traite, chaque vache était identifiée via un portique (Delaval Multireader). L’ordre de passage des animaux a été ainsi mesuré lors de chaque traite.

L’existence de troubles sanitaires concomitants a été notée également. Les facteurs de variation potentiels de l’ordre de traite ont ensuite été recherchés (troubles sanitaires, stade de lactation, parité, niveau de production, …). Ce sont ainsi les données de 692 vaches et de plus de 237 000 traites sur une période de 6 mois qui ont été analysées.

Il en ressort principalement les résultats suivants :

  • L’ordre de traite a été trouvé plus stable à l’échelle journalière et inter-journalière qu’à l’échelle de la session de traite elle-même.
  • Après leur introduction dans le troupeau laitier, une vache avait acquis un ordre de passage stable au bout de 2 jours (soit 6 traites).
  • Aucun effet du stade de lactation, du niveau de production, de la durée de traite, de la parité ou de l’âge des animaux n’a été noté.
  • En revanche, certains troubles sanitaires ont perturbé significativement l’ordre de traite: les vaches atteintes de mammites rentraient en moyenne plus tard en salle de traite  (de l’ordre de 13 places plus tard), alors que les vaches atteintes de métrites rentraient plus tôt (3 places plus tôt). De façon générale, les vaches malades rentraient de façon significative plus tard, de l’ordre de 11,5 places.
  • Pour les vaches atteintes de mammites, cette modification n’apparaissait au plus tôt que la veille de la détection de la mammite par le trayeur.

En conclusion

Il ressort dans les conditions de cette étude que l’ordre d’entrée en salle de traite pouvait être modifié, notamment lors de troubles de santé, mais aussi bien dans le sens d’un retard que d’une entrée plus précoce. Les auteurs considèrent ainsi que le monitoring (à l’aide de puces d’identification par exemple) de l’entrée en salle de traite pourrait être un critère d’alerte à utiliser dans les grands troupeaux. Dans le système français actuel, ces résultats semblent peu impactant. En revanche, cela confirme l’importance de l’observation du comportement des animaux pour la détection non spécifique mais précoce des maladies.

Référence : Résumé Article “Influences of various factors on cow’s entrance order into the milking parlour.” Polikarpus A., Kaart T., Mootse H., De Rosa G., Arney D. Applied Animal Behaviour Science, 2015, (166) :20-24.