Santé de la mamelle et réforme des vaches laitières

Les réformes affectent l’économie des élevages et le bien-être animal. À ce titre, leur gestion constitue un outil important du management des troupeaux laitiers. Elles peuvent être classées en 3 catégories :

  • vente d’animaux à l’extérieur,
  • abattage, mortalité dans l’élevage,
  • décision de réforme pour des raisons notamment économiques.

Les motifs de réforme les plus courants à l’échelle de l’animal sont liés à l’état sanitaire (avec les mammites comme raison principale), à la production laitière insuffisante, à l’âge de la vache (animaux trop âgés), à une mauvaise fertilité.

L’objectif de cette étude réalisée par une équipe de l’Université de Copenhague (Danemark) est d’explorer les facteurs associés à la réforme des vaches laitières dans les troupeaux danois, et plus particulièrement :

D’étudier les associations entre réformes (abattages) et données sanitaires en relation avec la santé de la mamelle (infection, clinique et traitement),

D’explorer les variations dans ces associations entre troupeaux (notamment quant au comportement des éleveurs dans leurs décisions de réforme).

Les auteurs ont analysé les informations de la base de données nationale (« Danish Cattle Database »), entre fin février et début mars 2016, pour un total de 1.452 troupeaux laitiers. Les données disponibles et incluses dans cette base ont été notamment : le niveau de production laitière, le comptage cellulaire (CCS), la parité et différents paramètres sanitaires avec un focus spécifique sur la santé de la mamelle.

Pour chaque élevage, les observations et analyses de santé étaient divisées en 5 groupes : primipares en milieu de lactation et en fin de lactation ; vaches multipares en début, milieu et fin de lactation.

Les principaux résultats de cette étude sont les suivants :

De manière générale, un niveau élevé de production laitière était associé à un plus faible risque de réforme, avec un effet amplifié pour les primipares dans quasiment tous les troupeaux étudiés. Cependant, dans 20 % des troupeaux, une forte production laitière a été associée à un risque plus élevé de réforme pour les vaches multipares en début de lactation.

Un taux élevé de traitement de mammites (en lactation) ou l’apparition d’autres troubles de santé étaient associés à un risque plus élevé de réforme, ceci pour plus de 70 % des troupeaux.

Un comptage cellulaire élevé (CCS) augmentait de même le risque de réforme dans plus de 70 % des élevages : dans 57 % des troupeaux pour les primipares en milieu de lactation, dans plus de 90 % des troupeaux pour les multipares en milieu et fin de lactation.

Chez les multipares, l’augmentation de la parité était associée à l’accroissement du taux de réforme dans plus de 90% des élevages.

Un traitement au tarissement lors de la précédente lactation diminuait le risque de réforme des vaches en début de lactation dans plus de 70 % des élevages.

Les facteurs influençant la décision de réforme sont différents d’un élevage à l’autre. Pour les primipares, les principaux facteurs ont été soit la santé de la mamelle, soit le comptage cellulaire ou le niveau de production laitière. Pour les multipares, une différence a été observée entre début de lactation d’une part (pas de facteur prédominant), milieu et fin de lactation d’autre part (avec l’impact primordial de la parité).

En conclusion, l’étude a permis d’isoler des facteurs importants pouvant influencer la décision de réforme des vaches laitières au Danemark : parité, niveau de production laitière, comptage cellulaire, santé de la mamelle (mammites). Mais il existe des variations dans la hiérarchie de ces facteurs entre élevages, entre primipares et multipares et selon le stade de lactation.

Résumé Publication “Associations between udder health and culling in dairy cows.” Gussmann M., Denwood M., Kirkeby C., Farre M., Halasa T. Preventive Veterinary Medicine. November 2019. 171 : 104751.

GP-R-FR-NON-200200003