Une étude irlandaise sur l’association entre le niveau de concentrations en cellules somatiques durant la première lactation et la production laitière

L’objectif de cette étude menée en Irlande était (‘i) d’étudier l’association entre le niveau de concentrations en cellules somatiques (CCS) durant la première lactation et la production laitière cumulée (première lactation et lactations suivantes) et (ii) d’étudier le niveau de CCS en début de lactation sur le niveau cellulaire de la première lactation. Les auteurs ont également essayé d’étudier le bénéfice économique éventuel d’atteindre une moyenne de CCS donnée.

Dans ce but, les auteurs ont utilisé les données de plus de 51 000 vaches laitières réparties dans 5900 troupeaux irlandais. Les CCS durant la première lactation ont été décrites et synthétisées sous la forme de moyennes géométriques et variance. Le lien CCS-production laitière a été investigué à l’aide de méthodes statistiques bayésiennes.

De même, l’influence de la CCS mesurée à 5 et 30 jours de lactation sur le profil CCS de la lactation entière a été étudiée. Les modèles statistiques prenaient en compte les analyses répétées intra-vaches ainsi qu’un effet élevage.

Il en ressort les résultats principaux suivants :

  • 46% des primipares avaient un premier résultat de CCS < 150 000 cell/mL et une moyenne géométrique annuelle de CCS ≤ 90 000 cell/mL.
  • 5% des primipares avaient un premier résultat de CCS >150 000 cell/mL et une moyenne géométrique annuelle de CCS ≤ 90 000 cell/mL.
  • 24% des primipares avaient un premier résultat de CCS < 150 000 cell/mL une moyenne géométrique annuelle de CCS > 90 000 cell/mL.
  • 25% des primipares avaient un premier résultat de CCS >150 000 cell/mL une moyenne géométrique annuelle de CCS > 90 000 cell/mL.
  • Une augmentation de 1 unité du log SCC (ex passage de 50 000 à 150 000 cell/mL) sur la lactation est associée à une perte médiane en lait sur la première lactation de 135 kg [IC95% 108-163] et sur la production cumulée de l’animal sur sa carrière laitière de 1663 kg [IC95% 1347-1986]}.
  • Les auteurs ont ainsi calculé que l’on pouvait (avec 75% de certitude) économiser de l’ordre de 199€/génisse si la moyenne géométrique CCS passait d’une valeur >120 000 à une valeur < 72 000 cell/mL.
  • Le plus souvent, il existait une bonne corrélation entre la valeur du premier résultat de CCS et celles des  autres CCS mesurées durant la première lactation. Cependant, cette corrélation n’était pas systématique, car très dépendante de l’élevage (détection et traitement des mammites, dynamique d’infection, pratiques à risque). L’impact de la mesure du CCS était d’autant plus fort sur la CCS moyenne de la lactation que la première mesure était faite tard (J30 vs J15 vs J5 par exemple).

En conclusion

Il ressort de dans les conditions de cette étude qu’un haut niveau de CCS durant la première lactation affecte de façon négative non seulement la lactation en cours (première) mais également la production cumulée sur plusieurs lactations. L’influence du niveau de CCS initial sur le niveau de CCS de la lactation entière est très dépendante de l’élevage et des pratiques en place. Ces résultats soulignent encore une fois l’importance de la maitrise de la dynamique d’infections intra-mammaires, notamment chez les primipares afin de ne pas obérer leur carrière laitière.

Référence : Résumé Article “Association between somatic cell count during the first lactation and the cumulative milk yield of cows in Irish dairy herds.” Archer S.C., Mc Coy F., Wapenaar W., Green M.J.

Journal of Dairy Science, 2014, (97) :2135-2144.