Analyse coûts-bénéfices des méthodes de management des brebis boiteuses, atteintes de piétin

L’objectif de cette étude était d’appréhender les données coûts-bénéfices de différentes stratégies de traitement et de contrôle du piétin. En novembre 2006, 162 éleveurs anglais de moutons avaient répondu à une enquête sur la prévalence et le management du piétin.

Les coûts annuels de boiterie par brebis avaient été calculés pour 116 troupeaux, dont le nombre médian de brebis était de 275 (interquartiles: 120-550) et la prévalence moyenne de boiteries atteignait les 5% (interquartiles: 4-10 ; extrêmes: 0-60). Aucun lien significatif n’avait été mis en évidence entre prévalence de boiteries et taille de troupeau.

Le coût total annuel des boiteries par brebis s’élevait respectivement à 6,35₤ et 3,95₤ dans les troupeaux ayant une prévalence de boiteries supérieure ou égale à 10% et dans ceux ayant une prévalence inférieure à 5% (différence significative). Le parage régulier et l’utilisation du pédiluve étaient significativement associés avec des coûts supérieurs par brebis de 2,96₤ et 0,90₤. Les éleveurs satisfaits du temps consacré aux boiteries passaient 1,46 h par brebis par an contre 1,90h pour ceux insatisfaits.

Les éleveurs satisfaits sur le plan économique avaient des coûts de traitement (2,94₤/brebis/an) et des coûts globaux (5,00₤/brebis/an) significativement inférieurs à ceux qui étaient insatisfaits (5,50₤/brebis/an et 7,60₤/brebis/an respectivement).

Pour les éleveurs de cette étude adoptant les bonnes pratiques d’un traitement antibiotique par voie générale (intervention précoce avec isolement des boiteuses), sans recours au parage ni au pédiluve, le bénéfice était d’environ 4,65 ₤/brebis/an. Les coûts additionnels de parage et de pédiluve atteignaient les 3,86€ sans réduction de prévalence des boiteries.

L’étude cite une étude récente montrant une réduction de prévalence de boiteries de 20% pour un coût de la dose vaccinale de 0,80₤/brebis/an. Les auteurs insistent sur l’importance du traitement antibiotique précoce permettant un bénéfice de 0,79 du fait de moindres pertes de production.

Les effets du piétin pris en compte étaient une augmentation du taux de réforme des brebis de 3%, une baisse de la fertilité de 15%, une baisse d’état corporel de 15% chez les femelles gestantes ou vides, une baisse de production laitière de 15%, une réduction du nombre de naissances de 15% et une augmentation de la mortalité des agneaux (12%) et des brebis (2% pour les brebis sèches, 5% pour les femelles gestantes ou allaitantes.

Le piétin est une des cinq maladies ovines les plus coûteuses : des pertes surviennent au bout d’une semaine chez les brebis non traitées.

Résumé Article “Cost-benefit analysis of management practices for ewes lame with footrot.” Winter J.R., Green L.E. The Veterinary Journal, 2017, (220): 1-6.

FR/ORUM/0417/0048