Associations entre les attitudes des éleveurs ovins, leurs croyances, leurs émotions, leur personnalité et leurs barrières pour adopter la meilleure conduite : l’exemple du piétin

Il y a un intérêt à comprendre comment le comportement des éleveurs influence la conduite de leur élevage.

Aussi, les auteurs de cette étude, menée en mai 2013, par le biais d’un envoi d’un questionnaire rétrospectif sur un an à 4000 éleveurs ovins ont cherché à comprendre les relations entre le comportement des éleveurs, résultant d’attitudes, de croyances, d’émotions de la personnalité et la façon de manager le piétin.

Le questionnaire intégrait donc des questions relatives à la prévalence des boiteries, le management du piétin, le descriptif de l’exploitation, et des thématiques en lien avec les éleveurs: leurs opinions et connaissances sur le piétin, leur personnalité, leurs relations aux autres et les barrières pour traiter le piétin.

Une analyse en composantes principales a été utilisée pour créer des variables composites, à partir de variables explicatives et une analyse en classes latentes a permis de distinguer au sein de la population des sous-groupes d’éleveurs, sur la base de l9 types de managements du piétin.

Une régression logistique a permis d’analyser les relations entre classes latentes et variables composites. 32% des éleveurs ont répondu au questionnaire et 97% ont déclaré avoir des animaux boiteux (prévalence moyenne géométrique de 3,7%).

Les répondants ont été mis dans 3 classes latentes : 11% des éleveurs en CL1 (groupe avec les meilleures pratiques – traitement des cas de piétin dans les 3 jours suivant leur survenue – utilisation d’antibiotiques par voie injectable et par voie locale – pas de parage), 57% en CL2 (retard dans la mise en œuvre des traitements), et 11% en CL3 (retard dans la mise en œuvre des traitements, report de réformes).

La prévalence géométrique moyenne de boiteries était respectivement de 2,95%, 3,60% et 4,10% pour les groupes CL1, CL2 et CL3. Les éleveurs indiquant être parfois hésitants à traiter leurs animaux du fait du cycle de production avaient plus de chance d’être en CL2 qu’en CL1. Idem pour les éleveurs ayant des émotions négatives vis-à-vis du piétin.

A contrario, les éleveurs disposant de bonnes connaissances sur la transmission du piétin et de l’impact négatif des méthodes traditionnelles de traitement des boiteries (parage, pédiluves) se retrouvaient majoritairement en CL1.

Résumé Article “Associations between sheep farmer attitudes, beliefs, emotions and personality, and their barriers to uptake of best practice: The example of footrot.” O’Kane H. and al. Preventive Veterinary Medicine, 2017, (139): 123-133.

FR/ORUM/0417/0048