Toxoplasmose congénitale chez des brebis chroniquement infectées et soumises à une nouvelle infestation par des oocystes de T. gondii

Cette étude porte sur la transmission congénitale de la toxoplasmose chez des ovins infestés expérimentalement avec des oocystes de T. gondii et réinfestés ensuite à différents stades de gestation (début, milieu ou fin).

Vingt brebis ont été expérimentalement infestées avec la souche de T. gondii ME49 (à J0). Après que l’infestation devient chronique (IFAT≤ 512), les brebis ont été mises à la reproduction avec des béliers.

Une fois le diagnostic de gestation positif, ces brebis ont été séparées en 4 groupes de 5 animaux. Le groupe 1 a regroupé 5 brebis soumises à une nouvelle infestation par des oocystes de T. gondii (souche VEG) à 40 jours de gestation.

Le groupe 2 a été constitué de 5 autres brebis, infestées avec la souche VEG à 80 jours de gestation. Le groupe 3 a été composé de 5 autres brebis, infestées avec la souche VEG à 120 jours de gestation. Le groupe 4 (5 dernières brebis) n’a pas été soumis à un nouveau challenge. Un dernier groupe (5), également constitué de 5 brebis n’a jamais été infesté.

Les 20 brebis des 4 premiers groupes ont toutes donné naissance à des agneaux séropositifs à leur naissance, avant prise colostrale. Les agneaux ont tous été euthanasiés à 14 jours de vie. Les tissus de ces agneaux ont été inoculés à des souris, afin de voir si elles développaient des signes de toxoplasmose.

Les souris survivantes ont été euthanasiées (détection des anticorps sériques et recherche de kystes à bradyzoïtes dans le cerveau). Des recherches histopathologiques et en immunohistochimie sur différents organes des agneaux et des brebis euthanasiées ont été conduites; idem en PCR.

L’ensemble de ces analyses ont révélé la présence de T. gondii chez toutes les brebis challengées et leurs produits (agneaux ou fœtus). La transmission congénitale de T. gondii a été associée avec de nombreuses pertes fœtales et anomalies.

En résumé, les brebis infestées de manière persistante par T. gondii ont transmis l’infestation congénitalement, probablement du fait d’un process aigu de restimulation. Ces résultats montrent que l’immunité acquise par des brebis suite à une primo-infestation toxoplasmique n’a pas protégé ces mêmes animaux de réinfestations.

Les réinfestations de brebis gestantes (quel que soit le stade) ont entraîné de nombreux troubles (troubles locomoteurs, morts nés, agneaux malformés) et montrent le haut niveau de transmission congénitale.

A noter toutefois que ce niveau de transmission congénitale est élevé chez des brebis chroniquement infestées par T. gondii, qu’il y ait ou non stimulation de ces femelles durant leur gestation.

Résumé Article “Congenital toxoplasmosis in chronically infected subsequently challenged ewes.” Dos Santos T.R. and al. Plos One, 2016 https://doi.org/10.1371/journal.pone.0165124

FR/ORUM/0417/0048