REPRODUCTION : distance anogénitale et fertilité
Dans un système d’élevage avec vêlages saisonniers et à pâturage dominant, les vaches primipares avec une courte distance anogénitale (DAG ≤ 102 mm) étaient plus susceptibles d’être gestantes au cours des 3 et 6 premières semaines de la mise à la reproduction que celles avec une longue distance anogénitale (DAG > 102 mm). Le délai entre le vêlage et l’insémination fécondante était de 20 jours plus précoce chez les vaches à courte DAG que chez les vaches avec des DAG plus importantes. Ainsi, dans ce type de conduite d’élevage laitier, la DAG apparait constituer un marqueur précoce prometteur de la fertilité des vaches. Ce sont les conclusions de cette étude néozélandaise sur 478 vaches primipares, dont la DAG a été évaluée dans les 50 à 60 jours suivant le début de la période de reproduction pour un âge moyen de départ de 881 jours. La proportion de vaches gestantes en 1ère lactation était plus élevée (p = 0,038) chez les vaches à DAG court, avec 77 % de vaches gestantes contre 67 % des vaches à DAG long gestantes au dernier diagnostic de gestation (échographie). (Grala et al, Journal of Dairy Science, 2020, 104 : 19948 ; https://doi.org/10.3168/jds.2020-19948).
BIEN-ETRE : préférences des veaux laitiers pour un accès à l’extérieur
En conditions estivales douces (chaleur modérée), les veaux ont passé de plus en plus de temps à l’extérieur pendant la journée au cours de leurs 6 premières semaines de vie, mais ce temps passé à l’extérieur a diminué autour du sevrage et après le sevrage. Les veaux passaient environ un tiers de leur temps à l’extérieur ; le choix était affecté par les précipitations quotidiennes. Avant le sevrage, les veaux semblaient utiliser l’espace extérieur pour des comportements actifs, et tout au long de l’étude, l’espace intérieur (couvert) semblait être utilisé comme abri et source d’ombre. Une équipe du programme « Animal Welfare » de l’Université de Colombie Britannique (Canada) a suivi le comportement de 20 veaux laitiers, logés par paires dans des cases avec un accès équivalent à l’extérieur et à l’intérieur, ceci durant leurs 11 premières semaines de vie. Les veaux étaient sevrés à 56 jours d’âge. Les cases ont été suivies par enregistrement en continu sur vidéo et les comportements ont été relevés 3 jours par semaine à l’aide de spots de 5 minutes. (Whalin et al, Journal of Dairy Science, 2021, 105 : 21064 ; https://doi.org/10.3168/jds.2021-21064).).
BREBIS LAITIERE : parasitisme gastro-intestinal et production laitière
Les brebis laitières appartenant aux troupeaux à bas niveau d’œufs de nématodes gastro-intestinaux par gramme (opg) ont produit 55,4 % de lait de plus que les brebis des troupeaux à haut niveau d’opg. Une corrélation négative a été trouvée entre l’opg moyen avant traitement et la production laitière des brebis par troupeau (r = 0,860 ; p < 0,01). Ce sont les principales conclusions d’une étude menée au sein de l’Université de Leon (Espagne). Les effets sur les rendements laitiers des infections à nématodes gastro-intestinaux et d’un traitement anthelminthique ont été comparés entre des troupeaux avec un bas niveau (BN) d’œufs par gramme (opg) avant la mise-bas et d’autres avec un haut niveau (HN). Un test de réduction du nombre d’œufs dans les selles (FECRT) a été effectué avant la mise bas en comparant un groupe traité avec du nétobimin à un groupe non traité.Les auteurs ont comparé 4 troupeaux laitiers à faible niveau moyen d’opg (< 150 opg selon le test de réduction du nombre d’œufs dans les selles ou FECRT)à 4 élevages à fort niveau moyen d’opg > 400 opg). Les analyses par test FECRT étaient réalisées sur tous les troupeaux 3 à 4 semaines avant l’agnelage. Le traitement des troupeaux, même ceux avec de faibles niveaux d’infection, peut améliorer les rendements laitiers. (Martinez-Valladares et al, Parasite, 2021, 28 : 71 ; https://doi.org/10.1051/parasite/2021068).
SANTE : fréquence des traites et cétose de la vache laitière
Une réduction pendant 2 semaines de la fréquence de traite chez les vaches cétosiques, de deux à une fois par jour, avec un traitement de propylène glycol (PG) a permis de guérir la cétose et de diminuer les concentrations sanguines de β-hydroxybutyrate (BHB) plus efficacement que le traitement des vaches au PG en gardant la fréquence de traite de 2 fois par jour. Cependant, la réduction sur 2 semaines de la fréquence de traite a eu des effets négatifs à court et long terme (jusqu’à 13 semaines après l’arrêt du passage de 2 à 1 traite par jour) sur la production laitière. Ce sont les principaux enseignements de cet essai randomisé conduit par l’Université de Guelph (Canada). Les vaches étaient soumises à un test de diagnostic de la cétose (dosage du BHB avec un seuil de 1.2 mmol/l) 3 à 16 jours après vêlage. Un traitement adjuvant avec le PG était effectué en cas de positivité du test BHB (300 g/vache) et éventuellement renouvelé en cas de test positif au moins 4 jours avant la fin du premier traitement. L’étude a duré 15 semaines. Le taux de matières utiles du lait était plus élevé pour les vaches à fréquence réduite par rapport aux vaches « témoins », ceci sur la durée totale de l’étude. (Williamson et al, Journal of Dairy Science, 2021, 105: 1402-1417).
MAMMITES : souches de S. aureus et stratégies de lutte contre les mammites
La plupart des stratégies d’intervention vis-à-vis des mammites cliniques et subcliniques (IMI) dues à Staphylococcus aureus dépendent de la souche isolée et caractérisée par un phénotype. Par conséquent, lorsque de telles stratégies d’intervention (traitement antibiotiques intramammaire, tests de diagnostic, réforme : seuls ou en combinaison) sont appliquées dans un élevage, il pourrait être judicieux de caractériser les souches de S. aureus responsables de la mammite pour adapter la stratégie d’intervention à la souche principale isolée de S. aureus. Des scientifiques néerlandais et danois ont étudié comment les différences phénotypiques entre les souches de S. aureus affectent les résultats économiques et les données épidémiologiques de diverses stratégies d’intervention contre les infections intramammaires cliniques et subcliniques causées par cette même bactérie pathogène. Leur modélisation a été réalisée sur la base d’un élevage laitier de 200 vaches et d’une infection par 5 souches différentes de S. aureus (profils : général, contagieux, invasif, clinique, persistant). L’incidence des mammites (à la fois cliniques et subcliniques), le nombre de jours de traitement antibiotique intramammaire, le taux de réforme des vaches et le revenu net variaient considérablement entre les différentes souches de S. aureus. Les résultats des stratégies d’intervention étaient clairement dépendants du profil de la souche. (Exel et al, Preventive Veterinary Medicine, 2022, 199 : 105566 ; https://doi.org/10.1016/j.prevetmed.2021.105566).
PRODUCTION : conditions de naissance et longévité des veaux laitiers
Cette étude met en évidence l’existence d’un effet à long terme des conditions de naissance sur la longévité des veaux (futurs adultes). Les difficultés de vêlage (dystocies), la petite taille à la naissance et la gémellité sont associées à une réduction à la fois de la longévité (durée de vie) et de la durée de vie productive, et affectent la capacité de ces animaux à rester dans le troupeau. Ces critères fournissent des informations pour optimiser les stratégies de réforme et de renouvellement dans les troupeaux laitiers et permettent de proposer des indicateurs précoces de sélection des animaux éligibles à une réforme précoce. Des chercheurs canadiens ont compilé des données de longévité (vie globale, vie productive) enregistrées dans le « Dairy Herd Improvement » québécois, sur une période de 14 à 16 ans. Ainsi, les veaux issus d’un vêlage sans assistance ou bien chirurgical (césarienne) et classés comme gros ou moyens en termes de format à la naissance faisaient partie du groupe ayant la plus longue durée de vie productive (médiane = 2,03 ans). Les animaux résultant d’une mauvaise présentation lors du part ou d’une gémellité étaient dans le groupe avec la plus courte durée de vie productive (médiane = 1,15 an), en étant 1,70 fois plus susceptibles d’être réformés précocement dans leur carrière. (Dallago et al, Journal of Dairy Science, 2021, 105 : 20214 ; https://doi.org/10.3168/jds.2021-20214).
VEAU LAITIER : sérotypes de Mannheimia haemolytica et pneumonie
Dans cette étude réalisée au Royaume-Uni sur des cas de pneumonie de jeunes bovins, les sérovars A1 et A6 de M. haemolytica ont été majoritairement isolés par les tests PCR (respectivement 44,2 et 17,3 % des souches), confirmant des recherches similaires menées dans d’autres pays. De manière plus inédite, une grande partie des prélèvements permettant d’isoler M. haemolytica ont été typés comme sérovar A2 (29,8 % des souches) ; cependant, des travaux supplémentaires sont nécessaires pour bien comprendre la contribution de ce sérovar au complexe des maladies respiratoires bovines. Cette étude réalisée pardes laboratoires vétérinaires de diagnostic (« SRUC Veterinary Services »), en partenariat avec MSD Animal Health, a permis de typer par une méthode PCR multiplexe 104 isolats de M. haemolytica provenant de prélèvements réalisés sur jeunes bovins vivants ou post-mortem atteints de maladies respiratoires (pneumonie essentiellement), sur une période allant de 2016 à 2018. Outre les fréquences d’isolement précédemment évoquées pour les sérovars 1, 2 et 6, il n’a pas été possible de typer 8,7 % des souches. Ces données sont utiles pour cibler le type de prévention adapté au contexte épidémiologique, notamment la vaccination, en sélectionnant des vaccins qui offrent une protection large face à ces sérovars. (Mason et al, 2022, BMC Veterinary Research, 18: 5 ; https://doi.org/10.1186/s12917-021-03121-3).
GENISSE : obturateur et infections intramammaires des génisses laitières
L’administration d’un obturateur à 75 et 35 jours avant le vêlage a réduit la prévalence des infections intramammaires au vêlage chez les génisses laitières primipares. Des facteurs spécifiques à l’élevage peuvent influer sur la prévalence et le moment d’apparition de ces infections chez la génisse, et l’administration précoce d’un obturateur permet de prolonger la protection de la glande mammaire en cours de développement. L’objectif de cette étude menée par l’Université de l’Ohio (USA) était de déterminer si l’administration d’un obturateur chez les génisses en gestation (75 vs 35 jours ante-partum) réduisait le risque d’infection intramammaire au vêlage. L’essai s’est déroulé sur 270 génisses au sein d’un seul élevage. Un quartier de mamelle de chaque vache était rendu stérile puis on lui administrait un obturateur à base de sels de bismuth 75 jours avant la date présumée de vêlage. On réalisait la même procédure pour un deuxième quartier 35 jours avant le vêlage, les 2 autres quartiers servant de témoins. Puis on prélevait le colostrum au niveau de chaque quartier 12 heures post-partum. Par rapport à des mammites dues à des germes hors Staphylocoques « coagulase-negative » (SCN), les risques d’infection des quartiers témoins étaient respectivement 3 fois et 2,5 fois supérieurs aux risques des quartiers traités à l’obturateur 75 et 35 jours ante-partum. Pour les mammites à SCN, ces rapports de risques étaient respectivement de 5,8 et 6,4. Aucune différence n’a été mise en évidence entre les quartiers « 75 jours » et « 35 jours ». (Larsen et al, Journal of Dairy Science, 2021, 104, 20819 ; https://doi.org/10.3168/jds.2021-20819).
ENVIRONNEMENT : statut minéral, stade de lactation et émission de méthane
Les vaches Holstein fortes productrices sont à l’origine d’une émission élevée de méthane (CH4) entérique en début de lactation, mais les vaches en fin de lactation ont été les plus grandes contributrices à l’émission de méthane, si l’on tient compte de leur faible niveau de production laitière (sur la base du rapport : intensité de l’émission de CH4 / quantité de lait produit corrigé par l’énergie). Par ailleurs, aucune interaction n’a été mise en évidence entre l’émission de méthane et le statut minéral des vaches aux différents stades de lactation. L’étude conduite dans un élevage polonais a mesuré les concentrations plasmatiques des macroéléments (Ca, Na, K, Mg, P) et des microéléments (Zn, Cu, Fe, Mn), ainsi que l’émission de méthane entérique et la composition du lait chez les vaches laitières hautes productrices à différents stades de lactation. L’expérience a été réalisée sur des vaches laitières Holstein avec une production laitière moyenne de 41 kg/jour. Les concentrations plasmatiques des macroéléments et des microéléments ne différaient pas selon les stades de lactation.(Grešáková et al, BMC Veterinary Research, 2021, 17: 287 ; https://doi.org/10.1186/s12917-021-02984-w).
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