Collecte européenne : une croissance débridée en Europe du Nord
Alors que la collecte a fléchi en Nouvelle-Zélande et en Australie et s’est sensiblement tassée aux Etats-Unis, elle a bondi de 5% au dernier trimestre dans l’Union européenne.
Sans être spectaculaire (+4% /2014 au 4ème trimestre), la croissance de la production ne faiblit pas en Allemagne. Au même niveau en janvier 2016, elle ne devrait pas mollir dans les prochains mois. Le cheptel laitier est stabilisé à 4,3 millions de vaches laitières fin 2015, et le prix du lait stabilisé au-dessus de 280 €/t (lait standard 3,4% MA et 4,0% MG) n’est pas dissuasif. Même si de nombreux éleveurs produisent désormais à perte, ils estiment moins perdre en produisant plus.
Aux Pays-Bas, la production a explosé : +17% /2014 en décembre, +14% au 2nd semestre. Les éleveurs ont investi massivement dans des capacités de logement. Le cheptel de vaches laitières a bondi de 3,5% en un an (d’après l’inventaire de juin 2015) et de 11% en 5 ans. De plus, les éleveurs disposent d’aliments concentrés redevenus plus abordables. Le prix du lait a certes baissé en moyenne annuelle, mais à 315 €/t en décembre, il est à présent légèrement au-dessus de son niveau 2014 grâce à l’efficacité de la transformation laitière, notamment à la solidité de FrieslandCampina.
L’Irlande fait encore plus fort. Sa collecte automnale a bondi de 33% sous l’effet d’un cheptel laitier très étoffé, en hausse de 6% en un an, d’après l’inventaire de juin 2015, et de lactations prolongées. Les éleveurs ont valorisé une pousse de l’herbe quasiment ininterrompue grâce à un hiver exceptionnellement doux. De plus, le prix du lait demeure stimulant, à 278 €/1 000 l pour le prix de base en décembre, bien supérieur au point mort moyen (prix du lait nécessaire pour couvrir toutes les charges avant rémunération du travail familial) estimé à 230 €/ 1000 l en 2014.