La filière viande bovine italienne prouve sa résilience

L’Italie est un pays structurellement déficitaire en viande bovine. La production 100% locale ne couvre que 53% de la consommation nationale du pays. Le cheptel bovin italien ne représente que 6% des vaches de l’UE-28, même s’il a tendance à augmenter depuis 2014, alors que la consommation représente 13% de l’équivalent de la viande bovine disponible en Europe. La relation de ce pays avec les acteurs étrangers reste donc indispensable pour permettre la couverture des besoins en viande bovine.

La France reste le premier fournisseur de la filière italienne (viande bovine + animaux vivants), mais ce marché unique en Europe suscite la convoitise d’autres pays comme la Pologne ou plus récemment l’Irlande et l’Espagne en lien avec les difficultés d’écoulement de leurs productions sur leurs marchés habituels liés à la crise COVID-19.

Les italiens consomment surtout de la viande issue de jeunes animaux (veaux, taurillons et génisses), mais on commence à trouver de la viande issue des vaches de réforme et notamment laitières dans les préparations à base de viande hachée alors que cette viande était exportée auparavant.

Les broutards français restent la référence. L’engraissement se fait essentiellement dans le nord du pays dans la plaine du Pô. L’engraissement des génisses prend de plus en plus d’ampleur. De 36% des bovins engraissés en 2014, ce chiffre est monté à 44% en 2020. Il existe plusieurs raisons à cette évolution dont une meilleure valorisation de la viande mais aussi un besoin de trésorerie moins important à la mise en place en lien avec des prix d’achat plus faibles que pour les mâles.

La crise sanitaire est venue ternir ce tableau en 2020 et notamment les deux confinements qui ont fait chuter la consommation hors domicile. Un report partiel a été observé vers la consommation par les ménages, mais cela n’a pas empêché des retards dans la sortie des jeunes bovins et une pression accrue sur le prix des broutards français dès la mi-2020 malgré des importations restées dynamiques.

Le dossier « Economie de l’élevage » de l’IDELE reprend en détail cette filière italienne indispensable à l’équilibre de la filière bovine française.

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