Marchés des produits laitiers : situation contrastée

Le rétablissement plutôt rapide de la production laitière européenne pèse sur les cours des protéines laitières, mais n’atténue en rien la fermeté du marché du beurre. La demande protéines est toujours convalescente, tandis que les disponibilités en matières grasses laitières demeurent insuffisantes.

Après avoir fléchi au 1er trimestre, le prix du beurre a rebondi en avril, malgré la hausse saisonnière de la collecte européenne. Le cours du beurre sur le marché spot s’est apprécié de 450 € /t en six semaines, à 4 600 €/t début mai.

Le marché demeure sous tension, malgré la sensible reprise des fabrications européennes et océaniennes en avril. De plus les stocks de beurre sont historiquement bas dans l’UE, plus normaux aux Etats-Unis où les fabrications progressent insuffisamment pour satisfaire la demande intérieure.

Les disponibilités sont toujours insuffisantes pour satisfaire la demande en matière grasse laitière toujours très ferme en Europe et aux États-Unis, mais aussi croissante dans les pays émergents où l’image nutritionnelle du beurre est désormais bien meilleure que celles des margarines.

Après avoir cédé 500 €/t entre janvier et mars, la cotation ATLA de la poudre maigre a légèrement sursauté, de +60 €/t, en avril. A 1 760 €/t début mai, elle reste proche du seuil de déclenchement de l’intervention qui a été activée en avril: 6 550 t, retirées du marché en Lituanie et aux Pays-Bas, se sont ajoutées aux 355 000 t déjà à l’intervention. Avec les 68 000 t de stocks privés aidés, ces volumes considérables hypothèquent tout redressement significatif des cours dans les prochains mois, sauf reprise de la demande mondiale.

Les échanges internationaux de poudre maigre demeurent convalescents, en recul de 5% /2016 sur les deux premiers mois. L’UE et la Nouvelle-Zélande sont les principales victimes de la faible demande internationale : leurs expéditions ont respectivement fléchi de 5% et 22% début 2017. En revanche, les Etats-Unis les ont accrues (+20% à 100 000 t sur deux mois), en bradant leurs fabrications grâce à la très bonne valorisation du beurre sur son marché intérieur.