Association entre les pratiques de biosécurité et la présence de dermatite digitée dans les troupeaux bovins laitiers danois

L’objectif de cette étude menée au Danemark est d’étudier l’association éventuelle entre l’observance des mesures générales de biosécurité et la situation des troupeaux bovins laitiers vis-à-vis de la dermatite digitée (DD), l’hypothèse de départ étant qu’une application insuffisante de mesures de biosécurité était associée à une plus forte prévalence intra-troupeau de DD.

Pour ce faire, les auteurs ont tout d’abord évalué la situation en matière de dermatite digitée sur les pieds postérieurs de l’ensemble des vaches en lactation de 39 troupeaux bovins laitiers en stabulation libre (échantillon de convenance). Ainsi ce sont près de 8300 vaches qui ont été inspectées durant la traite par un seul observateur : la notation était présence vs absence de DD.

Dès lors, les prévalences à l’échelle des troupeaux et des vaches atteints ont pu être calculées. Les pratiques de biosécurité interne et externe (55 mesures) ont fait l’objet d’un relevé à la fois sur la base d’un questionnaire adressé à l’éleveur, d’observations sur site et sur la base de données disponibles sur la Danish Cattle Database (NDLR : équivalente à SIGAL en France). Les pratiques défectueuses ou à risque de prévalence intra-troupeau plus forte de DD ont ensuite été identifiées à l’aide de modèles de régression logistique.

Il en ressort les résultats principaux suivants :

  • Parmi les 39 troupeaux recrutés (dont 4 en agriculture biologique), les races représentées étaient : Holstein, Jersiaise et Danish Red. La taille des troupeaux variait de 105 à 673 vaches (moyenne de 252 +/- 133). La production laitière moyenne était de 10.480kg.
  • La DD était présente dans 38 des 39 troupeaux (97.4 %), confirmant le fait que cette affection est largement répandue en élevage laitier. La prévalence moyenne parmi les vaches laitières était de 24,1%. La prévalence intra-troupeau variait de 0 à 56,2%
  • Les pratiques à risque significatives statistiquement, en termes de biosécurité interne et externe, sont décrites dans les tableaux suivants (sur la base des Odds Ratios = OR). La majorité des facteurs ont également été décrits dans d’autres travaux. Un résultat intéressant est l’influence du sens lors du raclage (plus à risque lorsqu’il est effectué des vaches vers les génisses). Les risques associés à l’élevage des génisses sur un autre site est également mis en évidence.

Au final

Il ressort dans les conditions de cette étude que la présence de mauvaises pratiques de biosécurité tant externes qu’internes sont associées à une prévalence intra-troupeau plus élevée de DD dans les troupeaux laitiers. Cette étude ne fait que renforcer le besoin d’insister sur la bonne application des règles de biosécurité.

Résumé Article “Association between biosecurity practices and bovine digital dermatitis in Danish dairy herds” Oliveira V.H., Sorensen J.Y., Thomsen P.T. Journal of Dairy Science. 2017. 100 : 8398-8408.

GP/FR/ORUM/1118/0071