Infections mammaires au vêlage provoquées par Staphylococcus aureus, Streptococcus dysgalactiae et Streptococcus uberis dans les élevages avec une santé mammaire sub-optimale

Résumé Article “Udder infections with Staphylococcus aureus, Streptococcus dysgalactiae, and Streptococcus uberis at calving in dairy herds with suboptimal udder health.” Lundberg A., Nyman A-K., Aspan A., Börjesson S., Ericsson Unnerstad H.E., Persson Waller K. J. Dairy Sci., 2016, (99) :2102-2117

L’objectif de cette étude menée en Suède était de déterminer la fréquence des infections mammaires au vêlage dues à Staphylococcus aureus, Streptococcus dysgalactiae et Streptococcus uberis , et d’identifier les génotypes responsables (selon la parité, l’élevage et la saison).

Dans ce but, les auteurs ont sélectionné, pour un suivi de 12 mois, 13 élevages adhérents au contrôle de performance, avec plus de 75 vaches et des performances de santé mammaire au-delà de la médiane. Au sein de ces élevages, les vaches avec un numéro d’identification pair ont fait l’objet d’un prélèvement de quartier le jour du vêlage puis 3 jours plus tard. Chaque prélèvement a fait ensuite l’objet d’une bactériologie, suivie, le cas échéant, d’un génotypage par PGFE.

Les auteurs ont défini 4 types d’infections, pour chacun de ces 3 pathogènes :

  • Infection transitoire (pathogène isolé le jour du vêlage mais pas 3 jours plus tard).
  • Infection persistante (même pathogène isolé le jour du vêlage et 3 jours plus tard, dans le même quartier).
  • Infection nouvelle (pathogène présent uniquement au 4ème jour de lactation ; 0 pathogène le jour du vêlage).
  • Infection changeante de quartier (pathogène présent dans un quartier le jour du vêlage et dans un autre quartier au 4ème jour de lactation).

Il en ressort les résultats principaux suivants :

  • Sur les 13 élevages, 7 n’ont pas fait l’objet du suivi complet (perte de motivation de l’éleveur, oublis).
  • La moyenne CCS des vaches prélevées était de 255 000 cell/mL et la production moyenne de 9500 kg en lait standard, ramenée à 305 jours.
  • Sur les 736 vaches prélevées le jour du vêlage et 3 jours plus tard, 130 étaient mono-infectées par S. aureus, 57 par Str. dysgalactiae, 45 par Str. uberis et enfin 152 étaient saines. 84 vaches étaient co-infectées (dont près de la moitié par S. aureus et Str. dysgalactiae).
  • Les infections à S. aureus étaient majoritairement persistantes alors qu elles étaient plutôt de nature transitoire pour Str. uberis et Str. dysgalactiae.
  • Un effet parité a été observé, avec davantage d’infections persistantes à S. aureus ou d’infections à Str. uberis chez les multipares.
  • Les infections persistantes à Str. uberis étaient plus fréquentes en fin de période de stabulation et plus rares durant les saisons de pâturage.
  • Les infections persistantes à Str. dysgalactiae était plus fréquentes en fin de période de stabulation et durant les saisons de pâturage qu’en début de période de stabulation.
  • En termes de génotypage pour S. aureus13 génotypes ont pu être identifiés dont 2 majoritaires (t529 et t267). Au sein de chaque élevage, généralement 2 à 3 génotypes différents étaient présents. Pour Str. dysgalactiae, entre 3 et 33 différents génotypes ont pu être isolés par élevage, et entre 2 et 12 pour Str. uberis. Des différences inter-élevages ont là encore été mises en évidence.

En conclusion

Il ressort dans les conditions de cette étude que des profils différents d’infections mammaires ont été mis en évidence, malgré le relativement faible échantillon. L’influence de la parité et la saison est manifeste. Les auteurs concluent que leurs résultats démontrent la nécessité d’adapter les recommandations de prévention des mammites à chaque élevage. Ils prédisent également une baisse des coûts du génotypage, qui pourrait, selon eux, aider au management des mammites en élevage.