Investigation clinique lors d’infections par Mycoplasma bovis en troupeau laitier en Suisse

Résumé Article “Mycoplasma bovis infections in Swiss dairy cattle: a clinical investigation.” Aebi M., van den Borne B.H.P., Raemy A., Steiner A., Pilo P., Bodmer M. Acta Veterinaria Scandinavia, 2015, (57):10

L’objectif de cette étude menée en Suisse était d’identifier les facteurs de risque de survenue de cas cliniques (arthrites, mammites, pneumonies) dus à Mycoplasma bovis dans les troupeaux bovins laitiers et de suivre également la dynamique d’infection au cours du temps.

Dans ce but, les auteurs ont procédé en deux temps. Tout d’abord, ils ont mené une enquête rétrospective de type cas-témoins, afin d’identifier les facteurs de risque de survenue de cas cliniques. Pour ce faire, ils ont sélectionné 18 « troupeaux cas », recrutés sur la base d’un cas clinique identifié dans l’intervalle Avril 2010- Octobre 2011. Pour chaque « troupeau cas », un « troupeau témoin » était inclus dans l’étude, choisi à proximité géographique (<10 km) du « troupeau cas ».

Dans un deuxième temps, les auteurs ont procédé à un suivi longitudinal dans les « troupeaux cas ». Au sein de ces troupeaux, 2 visites de suivi ont été réalisées. Elles ont conduit à enregistrer à chaque fois l’incidence des pneumonies, mammites et arthrites. Lors de ces visites, des prélèvements composites aseptiques de lait et des écouvillons nasaux sur 5% des animaux ont été réalisés afin de rechercher Mycoplasma bovis par PCR.

Il en ressort les résultats principaux suivants :

  • Dans les troupeaux cas, l’incidence de mammites dans les 12 mois précédant l’étude était de 2 à 15%, l’incidence de pneumonies de 2 à 35%.
  • Dans 2/3 des cas, les mammites étaient le signe dominant, les pneumonies dans un tiers des cas.
  • Les arthrites étaient observées dans seulement 3 élevages, des otites dans un seul.
  • Les facteurs de risque associés à une augmentation de la prévalence intra-troupeau sont indiqués dans le tableau ci-dessous:
  • Sur les 1293 échantillons de lait, 18 (1,4%) étaient PCR positifs et issus de vaches cliniquement atteintes (mamelle très gonflée, aspect du lait modifié). Les échantillons prélevés par la suite étaient PCR négatifs. Sur les 138 écouvillons nasaux réalisés initialement, 32% étaient PCR positifs. Lors des visites de suivi, 28% des animaux étaient toujours positifs, indiquant une colonisation durable (animaux sains cliniquement cependant).
  • Les taux d’incidence étaient faibles entre les 2 visites: (0 à 0.1 de cas de mammites et 0.1 à 0.6 cas de pneumonies par animal/année à risque). L’incidence diminuait fortement dans les 3 mois suivant le premier cas.

En conclusion

Il ressort dans les conditions de cette étude que des facteurs tels qu’une forte production laitière, de fréquents mouvements d’animaux, la distribution d’aliments moisis et la surdensité étaient des facteurs de risque de survenue de cas cliniques dus à Mycoplasma bovis. L’étude prospective rapporte une amélioration clinique assez rapide dans les élevages atteints, avec toutefois une colonisation assez fréquente et prolongée chez des animaux cliniquement sains, notamment chez les jeunes animaux qui doivent donc faire l’objet d’une attention particulière.

GP/FR/ORUM/1116/0105