Performances des tests ELISA de détection du milk amyloïd A, des concentrations en cellules somatiques (CCS) et de la bactériologie pour la détection d’agents pathogènes responsables de mammites subcliniques ?

L’objectif de cette étude menée en Suisse était de comparer les performances de trois méthodes distinctes pour la détection des agents responsables d’infections intramammaires subcliniques: ELISA lait milk amyloid A, concentrations en cellules somatiques (CCS) et culture bactériologique.

Dans ce but, les auteurs ont, au sein d’une clientèle, prélevé de façon aseptique du lait composite sur 43 animaux sans signe de mammite clinique. Les trois tests ont été pratiqués sur ces échantillons. Des statistiques bayésiennes ont permis de calculer et comparer les performances des trois tests.

Les analyses ont été menées en considérant dans un premier temps les performances pour distinguer les pathogènes considérés majeurs (PM : S. aureus, E. coli, streptocoques et entérocoques) et dans un deuxième temps tous les pathogènes (en ajoutant Corynebacterium bovis, les SCN, Bacillus spp et Streptomyces spp).

Il en ressort les principaux résultats suivants :

  • Sur les 433 échantillons, 275 (63,5 %) contenaient au moins un pathogène, dont 56 un pathogène majeur ; pour les 158 échantillons restants (36,5 %), aucun pathogène n’a été mis en évidence.
  • Les seuils de 3,9 μg/mL et de 1,6 μg/mL pour l’ELISA milk amyloïd A ont été définis comme les meilleurs pour distinguer respectivement les mammites subcliniques liées à des pathogènes majeurs ou tout pathogène.
  • Pour les CCS, le seuil de 150 000 cellules/mL était le plus adapté pour la détection des mammites subcliniques, conduisant à une meilleure spécificité que le seuil de 100 000.
  • La sensibilité (Se) et la spécificité (Sp) retrouvées pour les tests étaient, pour les pathogènes majeurs ou tout pathogène, respectivement de :
    • ELISA Milk Amyloid A (seuils ci-dessus) :
      • PM Se 81.4 % et Sp 93.4 % ;
      • tous pathogènes : Se 88 % et Sp 65.2 %
    • CCS (seuil de 150 000) :
      • PM : Se 92.6 % et Sp 72.9 % ;
      • tous pathogènes Se 90,3 % et Sp 71.8 %
    • Culture bactériologique :
      • PM : Se 23.8 % et Sp 95.2 % ;
      • tous pathogènes : Se 83.8 % et Sp 54.8 %

En conclusion

Compte-tenu des résultats, les auteurs proposent de fonctionner en trois étapes pour la détection des mammites subcliniques causées par des pathogènes majeurs :

  • Sélectionner les vaches à plus de 100 000 cell/mL (Se 97 %)
  • Puis confirmer les vaches > 100 000 cell/mL avec le test MAA (Sp 97 %)
  • Enfin faire une bactériologie sur les vaches > 100 000 cell/mL et MMA > 3.9 μg/mL pour choisir l’antibiotique le plus approprié en se basant sur le résultat de la bactériologie.

Cette étude, en révisant les seuils notamment de la MAA, ouvre des perspectives de combinaison de tests intéressantes.

Référence : Résumé Article “Test characteristics of milk amyloid A ELISA, somatic cell count, and bacteriological culture for detection of intramamamry pathogens that cause subclinical mastitis” Jaeger S., Virchow F., Torgerson P.R., Bischoff M., Biner B., Hartnack S., Riegg S.R. Journal of Dairy Science, 2017, (100) : 7419-7426

GP-FR-NON-211100044