La maitrise du parasitisme durant la période prépubertaire est favorable au développement du parenchyme mammaire des génisses

L’objectif de cette étude menée en Argentine était d’étudier l’effet du parasitisme gastro-intestinal sur l’apparition de la puberté et le développement du tissu mammaire chez des génisses, sous l’hypothèse que la croissance (notamment via la diminution de l’IGF-1) pouvait être affectée de façon négative en cas de forte infestation  parasitaire.

Dans ce but, les auteurs ont sélectionné 40 génisses, qui, dès la naissance, ont été allouées de façon randomisée en deux groupes:

  • un groupe qui, durant toute la durée de l’étude, n’a reçu aucun traitement anthelminthique
  • et un groupe recevant tous les mois un traitement anthelminthique (alternant régulièrement ivermectine, fenbendazole et lévamisole).

Les animaux faisaient l’objet d’un prélèvement sanguin (dosage IGF-1), de matières fécales (comptage des œufs de parasites) et de biopsies du tissu mammaire (pour analyse histologique et estimation du ratio parenchyme/aire totale observée). La progestérone (pour estimer la puberté) était dosée dans le sang, tous les mois, entre 28 et 48 semaines.

Il en ressort les résultats principaux suivants :

  • La concentration en IGF-1, comme attendu, augmentait avec l’âge des animaux mais était effectivement plus élevée chez les génisses traitées.
  • La puberté survenait en moyenne à 36 semaines (+/- 1 semaine) dans l’échantillon avec une différence significative en faveur des animaux traités (34 semaines environ vs 38 semaines environ pour le groupe non traité).
  • Enfin, les pourcentages de parenchyme sur la totalité de l’aire observée/prélevée étaient plus élevés sur les animaux traités (différence de plus de 25% à 20 semaines et de l’ordre de 15% à 70 semaines)
  • Les comptages parasitaires ont été certes plus faibles chez les animaux traités, mais néanmoins élevés pour des animaux « tellement » traités, laissant présager des phénomènes de résistance (renseignés par ailleurs dans l’hémisphère sud).

En conclusion

Il ressort dans les conditions de cette étude que les génisses les « moins » parasitées par des strongles gastro-intestinaux (par le biais de traitements antiparasitaires nombreux) ont eu une puberté avancée de l’ordre de 4 semaines et un parenchyme mammaire plus développé. Bien plus que la nécessité de traiter fréquemment les animaux à l’aide d’anthelminthiques (pratique à risque de générer de la résistance aux anthelminthiques), cette étude démontre l’intérêt très large de la maîtrise raisonnée du parasitisme chez les bovins et les génisses en particulier.

Référence:

Résumé Article “Gastrointestinal parasite control during prepuberty improves mammary parenchyma development in Holstein heifers” Perri A.F., Mejia M.E., Licoff N., Diab S.S., Formia N., Ornstein A., Becu-Villalobos D., Lacau-Mengido I.M. Veterinary Parasitology, 2013, (198) :345-350.