Conduite d’élevage des vaches taries et qualité/quantité de colostrum

Conduite d’élevage des vaches taries et qualité/quantité de colostrum

Il y a peu de données publiées quant à l’effet de la durée de la période sèche sur la quantité de colostrum. Classiquement, la période sèche intègre les 60 derniers jours de gestation, comprenant d’une part les 4 à 6 premières semaines (« day-off ») et d’autre part la période plus proche du vêlage (« close-up »), commençant vers le 255ème jour de gestation, avec souvent des programmes alimentaires différents.

L’objectif de cette étude observationnelle menée par la Faculté de Médecine Vétérinaire de Berlin (Allemagne) était d’évaluer l’association des facteurs liés à la conduite d’élevage des vaches taries et la quantité et la qualité du colostrum chez les vaches Holstein. Cette étude a été menée de janvier 2018 à décembre 2020 dans un élevage laitier en Allemagne, ayant un effectif de 2 500 vaches Holstein pour une production laitière moyenne de 11.500 kg/vache.

La durée moyenne de tarissement des vaches était de 55 jours. Le personnel de l’élevage a évalué la quantité de colostrum produite par les vaches (7.567 données individuelles) puis la qualité du colostrum à l’aide d’un réfractomètre Brix (pour 2.500 échantillons de colostrum). Le durée moyenne de la période dite de préparation au vêlage a été d’environ 20 jours (« close-up ») pour une durée de tarissement de 48 et 55 jours, respectivement pour les rangs de lactation 2 et ≥ 3.

Les principaux résultats sont les suivants :

  • La quantité moyenne de colostrum produite était de 4,0 ± 2,5 kg, 5,1 ± 3,4 kg et 5,5 ± 3,5 kg pour les vaches en lactation 1, 2 et ≥3, respectivement.

En ce qui concerne les vaches primipares

  • La quantité de colostrum a été affectée par le mois de vêlage (le plus élevé en avril = 4,1 kg et le plus bas en novembre = 3,2 kg), le sexe du veau (femelle = 3,50 ± 0,26 kg ; mâle = 3,76 ± 0,27 kg ; jumeaux = 2,97 ± 0,66 kg), la mortinatalité (présente = 3,14 ± 0,39 kg ; absente = 3,68 ± 0,31 kg).
  • La qualité du colostrum n’était influencée que par le mois de vêlage. La qualité du colostrum chez les vaches primipares était la plus élevée en décembre (26,8 % Brix) et la plus faible en août (23,9 % Brix).

Pour les vaches multipares

  • La quantité de colostrum a été affectée par le mois de vêlage (le plus élevé en mai = 5,5 kg et le plus bas en octobre = 3,8 kg), les conditions de vêlage (score de 0 à 5 selon le degré de difficulté – score 0 = 4,23 ± 0,26 kg ; score 1 = 4,77 ± 0,21 kg ; score 2 = 4,98 ± 0,22 kg ; score 3 = 5,30 ± 0,22 kg), le sexe du veau (femelle = 4,42 ± 0,21 kg ; mâle = 5,00 ± 0,21 kg ; jumeaux = 5,03 ± 0,30 kg), la mortinatalité (présence = 4,24 ± 0,38 kg ; absence = 5,39 ± 0,11 kg), la production laitière de la lactation précédente (+0,1 kg d’augmentation pour 1.000 kg de production laitière supplémentaire dans la lactation précédente), les jours passés en période « day-off » (0,05 ± 0,003 kg pour chaque jour) et les jours passés en phase « close-up » (0,06 ± 0,010 kg pour chaque jour).
  • La qualité du colostrum était affectée par la parité (lactation 2 = 25,2 ± 2,7 % Brix ; lactation 3+ = 27,9 ± 2,7 % Brix), le mois de vêlage (le plus élevé en février = 27,5 % Brix et le plus bas en août = 25,7 % Brix), la production laitière de la lactation précédente et la quantité de colostrum.

Chez les vaches primipares, la quantité de colostrum était influencée significativement par la période de l’année, le sexe du veau et la mortinatalité. La qualité du colostrum n’était affectée que par la période de l’année.

Chez les vaches multipares, les facteurs influençant la quantité de colostrum étaient la période de l’année, le sexe du veau, la mortinatalité, les conditions de vêlage, la durée d’alimentation spécifique à la préparation au vêlage et la production laitière de la lactation précédente. La qualité du colostrum était affectée par la parité, la durée de la gestation, la production laitière de la lactation précédente et la quantité de colostrum.

Résumé Publication “Management-related factors in dry cows and their associations with colostrum quantity and quality on a large commercial dairy farm.” Borchardt S, Sutter F, Heuwieser W, Venjakob p. Journal of Dairy Science, 2021, 105:1589–1602