Durée du tarissement, production, longévité et reproduction en élevage laitier

Sur la base du niveau de production laitière, de nombreux auteurs s’accordent à situer la durée optimale de la durée de la période sèche de la vache entre 61 et 60 jours. L’allongement de la durée de la période sèche peut être décidé du fait d’un faible niveau de production laitière en fin de lactation ou de troubles sanitaires (infections intra-mammaires). A l’inverse, une courte durée de tarissement peut être liée à une durée plus courte de gestation par exemple.

L’objectif de cette étude réalisée en Italie était d’évaluer les associations entre diverses durées de période sèche et la production laitière cumulée à 60 jours de lactation et totale standardisée à 305 jours, le risque de réforme dans les 60 premiers jours de lactation et les chances de gestation dans les 200 premiers jours de lactation.

Les auteurs ont analysé, au sein de données fournies par un système italien d’enregistrement des performances technico-économiques, les enregistrements de 48297 vaches laitières multipares appartenant à 62 élevages laitiers de plus de 150 vaches laitières, sur une période de 2 années (2019-20). Ils ont ensuite défini 5 catégories de durée de période sèche (DPS) : < 40 jours, 40-49 jours, 50-60 jours, 61-70 jours et > 70 jours. Les associations entre ces durées et les critères précédemment évoqués ont fait l’objet d’une étude statistique.

Les principaux résultats de cette étude ont été :

  • Les niveaux de production laitière à 60 jours de lactation et base « 305 jours » ont été les plus élevés pour les catégories 61-70 et 51-60 jours (DPS) et les plus faibles pour la catégorie de DPS < 40 jours. Les groupes de DPS 40-49 et > 70 jours étaient intermédiaires, légèrement mais significativement inférieurs aux 2 catégories les plus performantes.
  • Pour le risque de réforme à 60 jours de lactation, l’évolution est curvilinéaire avec un plus fort risque relatif (RR) pour les catégories de DPS < 40 et > 70 jours en comparaison du groupe 50-60 jours (RR respectivement de 1,53 et 1,46), avec une catégorie intermédiaire (61-70 jours : RR = 1,13).
  • Une association significative a été également trouvée entre DPS et fertilité. Ainsi, les chances les plus fortes de gestation dans les 200 premiers jours de lactation concernaient les catégories de DPS 40-49 et 50-60 jours. Contrairement aux catégories < 40, 61-70 et > 70 jours pour lesquelles ont été trouvés des rapports de hasards (chances relatives de gestation par rapport aux catégories les plus performantes) respectivement de 0,87, 0,95 et 0,94.

Cette étude réalisée à partir de données du terrain confirme la relation entre DPS et production, fertilité et réforme. Ainsi, une DPS trop courte est associée à une production et une fertilité diminuées, un risque augmenté de réforme. Inversement, une DPS trop longue n’est pas favorable en termes de fertilité et taux de réforme.

Conclusions

En conclusion, dans les conditions de l’élevage laitier italien, il est conseillé de réduire la variabilité de la durée de tarissement de la vache laitière et d’éviter les extrêmes (tarissement trop court ou trop long) :

  • en améliorant les performances de reproduction,
  • en maximisant la production de lait de la fin de lactation,
  • en favorisant une prise de décisions optimale sur le moment du tarissement.

Ces actions peuvent ainsi conduire à de meilleures performances laitières et à des risques diminués de réforme précoce.

Résumé Publication “Observational study on dry period length and its associations with milk production, culling risk, and fertility in Italian dairy farms.” Guadagnini M, Amodeo P, Biscarini F, Bolli A, Moroni P. Journal of Dairy Science, 2022, 106: 22326.