Influence de facteurs d’élevage sur le comportement des vaches laitières avant tarissement

Le tarissement est souvent précédé d’un certain nombre de mesures zootechniques et alimentaires comme la réduction de la fréquence de traite ou la diminution des apports énergétiques par l’alimentation. La stratégie de tarissement a souvent fait émerger des questions autour du bien-être des vaches laitières, avec des relations mises en évidence par certains auteurs entre temps de couchage et bien-être des animaux.

Chez des vaches laitières fortes productrices, la réduction de la fréquence de traite peut être à l’origine d’un « engorgement » de la mamelle, source d’inconfort (temps de couchage réduit). Il en est de même quant à la qualité de la litière qui agit sur le temps de couchage également.

Afin de mieux comprendre les effets de la gestion du tarissement impliquant des changements dans la fréquence de traite et le niveau d’énergie de l’alimentation sur le bien-être des vaches laitières, cette étude conduite par le département vétérinaire de l’université d’Aarhus (Danemark) s’est concentrée sur les modifications du comportement des vaches laitières sur la période précédant le tarissement.

Entre septembre 2017 et mai 2019, l’étude a suivi 119 vaches laitières en lactation (≥ 20 kg de lait par jour), gestantes et en stabulation libre. Durant les 7 jours précédant le tarissement, les vaches ont été traites soit 2 fois par jour, soit 1 fois par jour, nourries à volonté soit avec un aliment spécifique « lactation », soit avec ce même aliment dilué avec 30 % de paille d’orge (schéma expérimental en factoriel 2 x 2).

Les vaches ont été équipées de capteurs mesurant leur activité et temps de couchage. Un enregistrement vidéo permettait également de suivre le comportement de 52 vaches au total. Toutes ces mesures sur 24 heures ont été planifiées aux jours 6, 3 et 1 précédant le tarissement.

Les principaux résultats sont les suivants :

  • Fréquence de traite : les vaches traites une seule fois par jour ont passé plus de temps à s’alimenter que les vaches traites deux fois par jour (149 versus 130 minutes/jour).
  • Régime alimentaire : les vaches ayant le régime de lactation « dilué » ont passé plus de temps à s’alimenter (154 versus 124 minutes/jour), plus de tentatives d’accès aux auges pour s’alimenter (31,7 versus 15,4 fois/jour) et moins de temps à utiliser des brosses mécaniques (6,5 versus 9,2 minutes/jour) en comparaison des vaches alimentées avec le régime « lactation » seul.
  • Interaction fréquence de traite-régime alimentaire : les vaches recevant le régime alimentaire dilué et traites 2 fois par jour ont eu un temps de couchage plus court que les vaches alimentées avec le régime « lactation » seul et traites 2 fois par jour (759 versus 837 minutes/jour), les temps de couchage pour les 2 autres « traitements » étant intermédiaires (traite 1 fois par jour avec régime normal ou dilué). Pour les vaches recevant le régime alimentaire « lactation » seul, réduire la fréquence de traite augmente le temps de station debout avec les pattes avant sur le sol des logettes et les pattes arrière dans le couloir de marche (‘vaches perchées’) : 11,1 à 28,7 minutes/jour).

En conclusion, cette étude comportementale réalisée sur des vaches laitières sur une période d’une semaine précédant le tarissement indique qu’une restriction énergétique alimentaire a un impact négatif sur le bien-être (mesuré notamment par le comportement alimentaire et le temps de couchage) plus prononcé qu’une réduction de la fréquence quotidienne de traite.

Résumé Publication “Effects of feeding level and milking frequency on behavior of dairy cows before dry-off.” Bak Jensen M, Franchi GA, Larsen M, Herskin MS Journal of Dairy Science, 2023, 106 : 22284

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