Conduite d’élevage et mammites en traite robotisée

Quelques articles ont été publiés à propos de la relation entre les pratiques de gestion du troupeau laitier et les paramètres liés à l’apparition de cas de mammite.

Les facteurs de risque fréquemment retrouvés dans les problématiques de mammite clinique ou subclinique (comptage élevé en cellules somatiques du lait) sont :

  • l’hygiène de la mamelle ;
  • le type de traite, les pertes de lait ;
  • la pratique du post-trempage ;
  • la race des vaches ;
  • le niveau de production laitière ;
  • le logement ;
  • l’agent pathogène responsable ;
  • les stratégies de diagnostic et de traitement ;
  • les modalités d’enregistrement et de surveillance de ces infections.

Dans ces articles, cependant, l’effet de la conduite d’élevage sur l’impact des mammites a été recherché sur la base d’une fréquence limitée d’analyses quotidiennes de la qualité du lait.

L’objectif de cette étude observationnelle conduite en Belgique par des spécialistes de l’Université de Louvain (Belgique) était d’évaluer la relation entre les facteurs de conduite d’élevage d’une part avec l’incidence estimée de la mammite et les caractéristiques des pertes de lait dans les élevages laitiers équipés de systèmes de traite automatisés d’autre part.

Au total, 43 élevages laitiers de Belgique et des Pays-Bas ont été inclus dans l’étude ; à la suite de la réalisation d’enquêtes et d’audits dans ces élevages, ont été retenues 148 variables liées à la conduite d’élevage et à la santé mammaire. Incidence des mammites et caractéristiques des pertes de lait ont été estimées à partir des données de production laitière (quantité de lait par quartier, conductivité électrique).

À partir des cas suspectés de mammite, 3 critères associant incidence des mammites et pertes de lait ont été calculés pour chaque élevage :

  1. Le nombre moyen de cas de mammites par an = nombre total de cas de mammites sur une période d’un an / nombre moyen de vaches par semaine sur cette même période d’un an.
  2. La perte « absolue » de lait par vache et par an = somme des pertes totales de lait durant les épisodes de mammite sur une période d’un an / nombre moyen de vaches par semaine sur cette même période d’un an et / nombre de jours de cette même période.
  3. La perte « relative» de lait par vache et par an = perte totale absolue de lait sur une période d’un an / production laitière totale estimée sur cette même période en l’absence de cas de mammites.

Les principaux résultats sont les suivants :

  • Le nombre moyen de cas de mammites par vache par an était en moyenne de 1,81 ± 0,47. Ce qui a provoqué une perte de lait moyenne de 0,77 ± 0,26 kg par vache en lactation par jour, correspondant à une perte de production laitière moyenne de 2,38 ± 0,82% de la production attendue en l’absence de mammite. Ce nombre moyen de cas de mammites apparait relativement élevé, en regard de données issues d’études menées dans des conditions d’élevage similaires, mais basées sur la détection et l’enregistrement des mammites par l’éleveur, ce qui peut constituer un facteur de sous-estimation du nombre de cas.
  • Le nombre moyen de cas de mammites par an (1) était principalement lié au robot de traite (marque, réglages, entretien).
  • La perte « absolue » de lait par vache et par an (2) était en relation avec la productivité du troupeau et les niveaux de cellules somatiques dans le lait (CCS).
  • La perte « relative» de lait par vache et par an (3) était corrélée à la gestion zootechnique et au traitement des mammites ainsi qu’au niveau de biosécurité de l’élevage.

Conclusion

En conclusion, en moyenne, chaque vache présentait 1,81 cas de mammite potentielle par an et produit en moyenne 0,77 kg ou 2,38% de lait en moins en raison de la mammite. Environ la moitié de la variabilité de l’incidence estimée de la mammite et des caractéristiques des pertes de lait au niveau de l’élevage laitier pourrait s’expliquer par les paramètres de conduite d’élevage.

Ainsi, les facteurs de management significativement liés aux cas de mammite et pertes de lait au niveau de l’élevage étaient la taille et la productivité de l’élevage, les valeurs moyennes de comptage en cellules somatiques du lait lors des jours de test, les caractéristiques et les réglages du robot de traite (y compris la marque/le fabricant), la gestion de la mammite, le traitement de la mammite et la biosécurité interne.

Résumé Publication “Association between management practices and estimated mastitis incidence and milk losses on robotic dairy farms.” D’Anvers L, Adriaens I, Piepers S, Gote MJ, De Ketelaere B, Aernouts B. Preventive Veterinary Medicine, 2023, 220: 106033 ; https://doi.org/10.1016/j.prevetmed.2023.106033

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