Facteurs de risque de mammite chez les vaches laitières primipares

Cet article publié par les scientifiques de l’Université d’Uppsala (Suède) s’inscrit dans un programme d’étude des infections intramammaires chez les vaches laitières primipares. Une précédente étude avait souligné une prévalence importante des mammites subcliniques dans les élevages suédois de l’ordre de 50 %.

Les proportions de vaches dans les différentes catégories de concentrations en cellules somatiques du lait (CCS) lors de premiers contrôles en début de lactation étaient très variables entre les troupeaux.

Certains facteurs significatifs de la variation des niveaux de CCS avaient été identifiés :

  • la race ;
  • le taureau (père des génisses) ;
  • la taille d’élevage ;
  • le niveau de production laitière du troupeau ;
  • le système de traite et l’année (Persson Waller et al., 2020).

Les objectifs de cette étude observationnelle étaient :

  • d’identifier les différences dans l’apparition des mammites chez les primipares entre les troupeaux avec des informations sur l’état sanitaire de la mamelle sur la base de la mesure des CCS en début de lactation,
  • d’étudier les différences entre troupeaux dans les facteurs de risque des infections intramammaires chez les vaches primipares.

Les élevages ont été répartis en 3 groupes en fonction des 2 premiers contrôles de CCS en début de lactation (entre 5 et 35 jours après vêlage puis 20 à 40 jours plus tard) avec les seuils suivants : faible (L : ≤ 75.000 cellules/mL), élevé (H : > 100.000 cellules/mL).

Les 39 troupeaux se classaient ainsi : 13 LL, 11 HL et 15 HH. Les élevages ont été visités 3 fois durant la période d’un an. Dans la plupart, des prélèvements de colostrum et lait 3-4 jours après vêlage ont été réalisés pour bactériologie.

Les principaux résultats sont les suivants

  • Un tiers des prélèvements de colostrum et lait étaient contaminés, mais une infection spécifique n’a été retrouvée que sur 14 % des prélèvements (significativement plus sur les colostrums que sur les laits). Les germes pathogènes isolés dans l’ordre d’importance ont été : S. chromogenes (51%), S. aureus (13%), S. haemolyticus (7%), S. simulans (6%), Str. dysgalactiae (4%) et S. hyicus (4%).
  • La proportion de quartiers présentant la même infection spécifique lors des deux prélèvements (colostrum et lait) était plus élevée dans les troupeaux HH que dans les troupeaux LL, et avait tendance à être plus élevée dans les troupeaux HH que dans les troupeaux HL.
  • La majorité des facteurs étudiés, dont la propreté des vaches, les lésions de la mamelle et du jarret, n’ont pas différé entre les 3 groupes d’élevages.
  • Les seuls facteurs significatifs qui distinguaient notamment le groupe LL ont été : la plus grande fréquence de vêlages groupés et une contention des pattes à l’aide d’une tige anti-coup de pied, une moindre fréquence de lésions de dermatite du pli de l’aine.

En conclusion, cette étude étudiait les facteurs de risques des infections intramammaires chez les vaches primipares testées sur la base des concentrations en cellules somatiques du lait lors des 2 premiers contrôles en début de lactation.

Les vêlages groupés et une contention renforcée pendant la traite (sangle ou tige anti-coup de pied) ont été plus fréquents chez les vaches à faibles valeurs de CCS aux 2 contrôles successifs ; également sur ces mêmes vaches a été observée à une moindre fréquence la dermatite du pli de l’aine.

Résumé Publication “Intramammary infections and risk factors in freshly calved heifers in Swedish dairy herds.” Persson Waller K, Lundberg A, Börjesson S, Nyman AK Journal of Dairy Science, 2023, 106 (11) : 7893-7907 ; https://doi.org/10.3168/jds.2022-22995

GP-FR-NON-240600018

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